Après une traque de plusieurs jours, les services de sécurité viennent de mettre un terme aux agissements néfastes de deux gangs dont la réputation a franchi le seuil de l'intolérable. Les deux bandes rivales tenaient en effet la dragée haute aux habitants des quartiers de St-Pierre et de la Bastille, en plein centre-ville d'Oran. Cette opération coup de poing a nécessité la mobilisation de huit véhicules de la police et plusieurs agents de l'ordre qui ont réussi à neutraliser la bande de St-Pierre constituée de huit repris de justice notoires. Cette bande s'est surtout distinguée par les vols par effraction, faisant main basse sur l'électroménager et les bijoux. L'autre gang, composé de neuf membres capturés par les services de sécurité, sévissant particulièrement au marché de la Bastille, s'est spécialisé, quant à lui, dans le braquage à main armée. Grâce à cette action de grande envergure, la population a poussé un grand ouf de soulagement. Cet important coup de filet est venu réconforter les habitants de ces quartiers constamment confrontés au fléau de la criminalité. Cette nouvelle forme de banditisme urbain qui prend de l'ampleur risque de se propager à d'autres quartiers jusque-là épargnés par le “virus” des règlements de compte entre bandes rivales. Par ailleurs, 19 bandits armés jusqu'aux dents ont été maîtrisés par les services de sécurité qui intervenaient au niveau de ces quartiers du centre-ville. Renseignements pris, les bagarres entre les malfrats de St-Pierre et de la Bastille, une trentaine, ont duré toute la nuit pour s'achever deux heures plus tard. Bilan : douze “gangsters” des deux camps gravement blessés et des armes blanches récupérées par les éléments de la police qui veillaient au grain. “Le marché de la Bastille constitue une aubaine pour les groupes maffieux qui se disputent les rues avoisinantes de ce marché pour l'écoulement des cigarettes américaines, de l'alcool et même de la drogue”, nous indique une source policière. Récemment, un jeune revendeur clandestin d'alcool du marché de la Bastille, qui refusait de verser la “tchippa” estimée à 1 500 dinars la journée, a été littéralement “esquinté” par le groupe de St-Pierre. Dans l'après-midi, le revendeur est revenu avec son gang de la Bastille composé de quinze membres. Une bagarre d'une rare violence s'en est suivie. On dénombrera treize blessés et plusieurs arrestations parmi les “gangsters” dont certains demeurent activement recherchés par la police. En fait, tout ce qui est “source de financement rapide” est visé par les bandits. Personnes, commerces, logements, véhicules, tout y passe, malgré l'important dispositif de sécurité mis en place par la sûreté de wilaya. Selon des sources judiciaires, 6 470 agressions physiques suivies de vol ont été enregistrées durant le premier trimestre de l'année en cours. Les mêmes sources indiquent qu'une recrudescence a été notée au cours du mois de février. Rien que pour cette période, 470 mandats de dépôt ont été opérés par les services concernés ayant touché des repris de justice, le plus souvent récidivistes. Par ailleurs, et au chapitre noir des mauvaises actions et pour les chefs d'inculpation de vol, dégradation de bien d'autrui, vols par effraction, associations de malfaiteurs, vols qualifiés et recel, vol à la sauvette, complicité et agressions diverses, les mêmes sources font état de la récente arrestation de 37 malfaiteurs impliqués dans des affaires de banditisme. B. G.