Selon Abdelmalek Sayeh, DG de l'Office national de lutte contre la toxicomanie, on recense près de 22 000 personnes souffrant de dépendance addictive en Algérie La santé publique est considérée comme étant l'axe majeur de la nouvelle politique nationale en matière de lutte contre la toxicomanie. Les grandes lignes de cette politique, qui privilégie la prévention par un suivi des cas en milieu médical, ont été annoncées, hier à Annaba, par le DG de l'Office national de lutte contre la drogue et la toxicomanie. Pour M. Abdelmalek Sayeh, qui s'adressait à la trentaine de médecins appelés à participer jusqu'au 1er avril à Annaba, au séminaire régional de formation sur la prise en charge des quelque 22 600 toxicomanes recensés au niveau national, elle vise en même temps à réduire les méfaits que causent les drogues à la société. Le DG de l'office a également annoncé que l'Etat prévoit la réalisation de 15 centres de cure de désintoxication et de 53 centres intermédiaires de soins aux toxicomanes. Le volet de la formation du personnel d'encadrement de ces établissements hospitaliers spécialisés devrait être assuré, toujours selon M. Sayeh, par le Groupe Pompidou (Groupe du Conseil de l'Europe de coopération en matière de lutte contre l'abus et le trafic illicite de stupéfiants) tel que proposé à l'Algérie, dans le cadre du réseau MedNet. “La jeunesse de notre pays est plus que jamais menacée par ce fléau surtout qu'il touche, selon des indicateurs fiables, jusqu'à des enfants âgés de 12 ans. Le recensement national des sujets toxicomanes qui doit être effectué par le ministère de la Santé dès le mois de mai prochain, nous réserve peut-être de bien plus mauvaises surprises. Le danger est bien réel avec l'apparition du phénomène nouveau des plantations de pavot et de cannabis dans plusieurs régions du pays”, alerte-t-il avant de faire lecture du bilan des saisies de drogue opérées par les services de sécurité et des Douanes algériens durant l'exercice 2007. Les quantités de drogue, qui ont pu être interceptées et qui ne représenteraient que le dixième seulement de celles réellement en circulation, selon M. Sayeh, sont, semble-t-il, énormes et montrent bien que le trafic de stupéfiants prend un essor effrayant au niveau national. Sinon que dire devant le fait que 16,6 tonnes de résine de cannabis, 4,5 tonnes de kif traité et 234 000 comprimés de barbituriques, qui ne représenteraient que le dixième seulement de celles réellement en circulation, ont pu être mis hors de portée des jeunes. Plus inquiétant encore l'apparition, certes minime, de cocaïne (22 kg), d'héroïne (382 g) et d'opium (193 kg) que les corps de sécurité ont saisis l'an dernier. À ce sujet, il a été indiqué que ces drogues dures sont moins fréquentes sur le marché illicite en raison de leur cherté, mais qu'elles causent des dégâts chez les sujets qui ont les moyens de se les procurer. A. Allia