La secrétaire d'Etat américaine, Condoleezza Rice, a choisi son heure pour exiger de ses dirigeants des mesures significatives pour améliorer les conditions d'existence des Palestiniens. Ces pressions américaines, les premières du genre, sont intervenues alors que les dirigeants arabes étalaient leurs profondes divergences à Damas. Un sommet tenu en l'absence de plus de la moitié de ses membres à l'initiative notamment de l'Arabie Saoudite, de l'Egypte et de la Jordanie, trois pays incontournables pour toute issue dans les crises qui paralysent la région, que ce soit au Liban ou pour la question israélo-arabe. Au final, le sommet de Bechar al-Assad s'est terminé en queue de poisson avec les classiques exhortations à l'unité arabe. La représentante du président Bush, qui a dit comprendre le souci de sécurité d'Israël, a frappé sur la table attendant de l'Etat hébreux des initiatives fortes en direction des Palestiniens. C'est nouveau dans son propre lexique, Condoleezza Rice demande aux Israéliens d'associer leurs voisins Palestiniens pour définir et promouvoir ensemble leurs problèmes sécuritaires et pour assurer la viabilité économique du futur Etat palestinien. La secrétaire d'Etat doit rejoindre Ramallah pour rassurer le président de l'Autorité palestinienne quant à la mise en œuvre du plan de paix revisité par la conférence d'Annapolis. Le président américain joue une vraie course contre la montre. Il doit bientôt libérer la Maison-Blanche et avant de remettre les clefs à son successeur, Bush veut au moins inscrire un succès dans sa politique étrangère. Sa collaboratrice se veut ferme, Israël doit assouplir les restrictions imposées en Cisjordanie. “L'amélioration de la vie sur place est le point qui demande à être mis en avant avec insistance”, avait-elle déclaré aux journalistes dans l'avion qui la conduisait en Israël, où elle a eu des discussions avec le Premier ministre Ehud Olmert. Le président Abbas avait énuméré les barrages routiers et les postes de contrôle à travers la Cisjordanie : plus de 500 ! Une punition et une humiliation collectives. Rice devra tenir une réunion regroupant le ministre de la Défense israélien et le Premier ministre palestinien, Salem Fayyad. Elle devait se rendre en Jordanie avant de faire escale à Ramallah et de regagner Jérusalem. D. B.