Les réactions de la CADC, après le maintien de Yazid Zerhouni à la tête du ministère de l'Intérieur, ne se sont pas fait attendre. Hier matin, lors d'un impressionnant sit-in devant le tribunal de Tizi Ouzou, organisé au moment où Belaïd Abrika était auditionné par le juge instructeur, des slogans hostiles à Zerhouni, Ouyahia et Bouteflika fusaient sans cesse. “Zerhouni, éternel mal informé !”, “Bouteflika Ouyahia, houkouma irhabiya” ou encore “Zerhouni criminel” et “Changement dans la continuité”, scandait la foule. Le porte-parole de la CADC, Nordine Medrouk, qui est délégué de la commune de Béni Douala et membre de la présidence tournante en exercice de la CADC, a réagi en ces termes au changement gouvernemental : “Finalement, le système a trouvé en Ouyahia l'homme qu'il fallait pour faire encore dans le replâtrage. La volonté populaire est foulée au pied par le système, sinon comment expliquer la nomination d'un Chef de gouvernement dont la formation politique est plus que minoritaire ? Il est vrai que le système arrive toujours à gérer ses dysfonctionnements internes et la composition du nouveau gouvernement permet à chaque clan de trouver son compte.” Concernant le maintien de Zerhouni dans le staff gouvernemental, Nordine Medrouk estime que ceci ne peut être qu'un signe fort du système quant à “sa volonté de continuer dans sa logique répressive” et que le seul choix qui se présente pour le mouvement citoyen est bien celui de continuer le combat. “Le maintien du sinistre Zerhouni répond à une stratégie de pourrissement”, relèvera encore le délégué de Béni Douala, qui ajoute que cela vise à détourner l'opinion publique de la crise multidimensionnelle que traverse le pays et la région de Kabylie en particulier. Enfin, Nordine Medrouk lie tous ces “changements dans la continuité” aux enjeux de la présidentielle qui “n'auront pas raison de l'engagement citoyen qui se poursuivra jusqu'au bout, quelqu'en soit le prix”. K. S.