La maltraitance et l'agression sexuelle contre les mineurs sont considérées par la juridiction comme un crime puni par la loi, conformément aux articles 49, 50 et 51 du code pénal ainsi que l'article 444 du code de procédure pénale. Etant donné qu'il s'agit d'atteinte à l'intégrité physique et morale de l'enfant ou de l'adolescent mineur, la loi prévoit la peine maximale contre le criminel. La juridiction algérienne en fait référence dans divers codes, comme le code du travail et le code de la famille parallèlement à l'ordonnance 75-64 du 26/09/1975 relative à l'actualisation des établissements chargés de la protection de l'enfance et de l'adolescence. Impliquée de près dans la lutte contre le fléau des agressions sexuelles sur les mineurs de moins de 18 ans, la Gendarmerie nationale ne cesse, lors de rencontres, séminaires ou autres occasions, de tirer la sonnette d'alarme sur la question. Et c'est dans ce cadre que le sous-lieutenant Sihem Abrous, de la cellule de communication du commandement de la gendarmerie, a consacré une étude intitulée “Un cauchemar appelé viol d'enfants”. L'auteur rappelle à toutes fins utiles l'arsenal juridique constitué de textes et lois traitant et protégeant la catégorie d'enfants exposés aux agressions sexuelles et à la maltraitance. Les articles 334, 335, 336, 337 et 338 du code pénal prévoient respectivement 5 à 10 ans d'emprisonnement pour attentat à la pudeur contre mineur, de 5 à 10 ans contre ascendant reconnu coupable d'attentat à la pudeur contre mineur et de 2 mois à 2 ans assortis d'une amende de 500 à 2 000 DA pour acte contre nature sur une personne de même sexe. L'article 342 du même code prévoit 5 à 10 ans assortis d'une amende de 500 à 2 500 DA contre toute personne reconnue coupable d'incitation de mineur(e) à la débauche. En 2007, l'étude relève que 716 mineurs ont fait l'objet d'agressions sexuelles, dont 12 cas d'inceste, 137 viols et 104 incitations à la débauche. Une légère régression par rapport à 2006 avec un total de 752 victimes, dont 134 viols, 135 incitations à la débauche et 6 cas d'inceste. Pour les deux années de référence, les services de la gendarmerie ont arrêté respectivement 1 524 personnes impliquées dans 1 295 affaires et 1 725 personnes mises en cause dans 1 341 affaires. Concernant les trois premiers mois de l'année en cours, les mêmes services ont enregistré 249 cas d'enfants victimes d'agressions sexuelles, dont 96 de sexe masculin et 153 de sexe féminin. 377 personnes sont impliquées, dont 340 hommes et 37 femmes. Le seul moyen pour atténuer et, pourquoi pas, mettre un terme à ce fléau est la sensibilisation à tous les niveaux, à commencer par la cellule familiale, l'école, la mosquée, les médias etc., conclut l'étude. Le tabou doit être rompu. Ali Farès