Par les chiffres le don du sang à Oran fait ressortir un constat des plus troublants, à savoir une “surconsommation, un gaspillage, des poches de sang qui sont laissés dans des services jusqu'à la péremption !…” C'est ce qui ressort de la table de ronde qui a eu lieu à l'ITSP d'Oran, organisée par le DSP et ce, à l'occasion des “Premières journées maghrébine du don du sang” et qui regroupait aussi bien des médecins, des gestionnaires d'établissements et des associations de bénévoles. En effet, c'est le professeur Hamadi, responsable du CTS, qui réagira par cette réflexion : “Il y a une surconsommation de poches de sang puis qu'avec des dons pour 1 000 habitants Oran à un taux de 19,48 alors que les normes nationales sont de 10,81 pour 1 000 habitants et les normes de l'OMS sont pas moins de 10 dons pour 1 000 habitants toujours…” Comment en est-on arrivé là avec des poches de sang qui sont jetées et des malades qui, trop souvent, souffrent et se plaignent justement d'une pénurie de sang dans les services et établissements publics. Il est connu que lorsqu'une personne doit subir une intervention chirurgicale, elle se rend dans un hôpital avec un proche parent pour que ce dernier fasse don de son sang. Pour les participants qui se sont retrouvés à cette table ronde, pour tenter de trouver une stratégie à même de développer et organiser le réflexe du don du sang dans la société, il s'est agi surtout de dénoncer la désorganisation, le manque de coordination entre les structures de santé, notamment les CTS. À Oran, il en existe deux, le plus ancien au CHUO et l'autre à l'EHU ainsi que depuis deux petits centres de transfusion l'un à Aïn El-Turck et l'autre à l'EHS pédiatrique de Canastel. Un troisième CTS devrait être encore réalisé. Mais pour ces déperditions de poches de sang, ce sont les services du CHUO et d'autres établissements publics de santé qui ont été montrés du doigt, comme le dira une participante : “Il a des dépôts sauvages de poches dans les services qui sont perdus ensuite parce que non utilisées… On ne doit pas trouver du sang un peu partout dans les services où les poches sont gardées dans de simples frigos de cuisine !…” Et de poursuivre : “Pour les dérivés du sang, il faut qu'il soient utilisés dans les 2 ou 6 heures ou sinon cela devient des bouillons de culture !…” Cette désorganisation et cette mauvaise gestion ne devraient pas existées puisque d'une part, les textes réglementaires sont clairs, les poches de sang ne doivent être stockés qu'au niveau des CTS qui sont équipés pour ce faire. “Il faut s'y conformer !” dira une médecin du CTS. Ainsi la mise à l'index des services du CHU, entre autres, qui montre une fois de plus l'inconséquence et l'anarchie de la gestion des soins et des activités médicales dans ce cas de surconsommation de poches de sang à l'heure où les donateurs se font rare devrait pour le bien du malade être corrigée. Pour l'heure les organisateurs et les participants à la table ronde appellent “à plus de concertation, de travail en réseau et surtout proposer la création d'un comité de wilaya du don du sang”. Est-ce la meilleure des réponses, cela se vérifiera à la longue et lorsque le don du sang ne restera pas un don au sein d'une famille ou des proches. F. Boumediene