L'équation posée par Sfax aux Béjaouis dans le cadre du match retour de la CAF joué vendredi à Béjaïa (1-1) n'a pas été du tout résolue par ces derniers. L'euphorie d'avant-match s'est, en effet, estompée et la famille de la JSMB s'est rendu compte du fossé qui sépare leur équipe de celle de Khaled Benyahia. Trop frêles pour maîtriser le jeu à leur compte, les Béjaouis ont péché durant la majeure partie du temps par un jeu décousu et sans conviction, ainsi que par de longues balles en direction de Chaouch et Ghazi. Articulant toute leur stratégie sur la fougue qui a animé les jeunots à Boualem Tiab, les Béjaouis étaient à cours d'arguments tactiques pour bousculer la citadelle sfaxienne. Ces derniers ont opposé un jeu direct, occupant admirablement les espaces et gagnant tous les duels, et c'était suffisant pour étouffer les Vert et Rouge de la Soummam et ce, après seulement 25 minutes de jeu. Khaled Benyahia a, dès l'entame du match, occupé rationnellement le milieu de terrain béjaoui, bloquant petit à petit tous les couloirs à la face des joueurs béjaouis. Ces derniers étaient d'ailleurs dépassés à chaque accélération des Tunisiens, et c'est là où tout s'est joué au cours de cette empoignade suivie par un public record mais très fair-play. Au terme de cette rencontre, l'entraîneur Boussekine, en technicien avisé, a reconnu la supériorité de l'adversaire : “Nous avions en face, il ne faut pas le cacher, une grande équipe. Nous avons certes marqué, mais nous n'avons pas su garder la tête froide. Et c'est là où l'expérience des Tunisiens dans ce genre de rencontre a prévalu.” Une analyse juste et judicieuse de la part de cet entraîneur qui admet de la sorte que son équipe est en construction. Braham-Chaouch, le buteur du jour de la JSMB, a lui aussi mis en avant le manque de maîtrise de son team au cours de ce rendez-vous africain qui ne restera nullement dans les annales. “Nous n'aurions pas dû reculer, notamment après notre but. Sfax a su gérer par la suite son match, mais je pense que nous n'avons pas été ridicules malgré notre manque d'expérience dans ce genre de rencontre”, a-t-il notamment déclaré. Au-delà de l'élimination attendue des Béjaouis, ces derniers peuvent se targuer, en se mesurant à cette équipe tunisienne détentrice de cette Coupe de la CAF, d'avoir acquis un surplus d'expérience et ce, devant notamment un public record. Un cumul d'atouts qui s'avéreront bénéfiques pour les jeunots à Boualem Tiab, à l'image de Bouchetta, Meddour, Boukemacha et autres. Et c'est là le seul satisfecit à tirer sur le plan technique de cette empoignade africaine pour Khezzar et le staff des Vert et Rouge de la Soummam. Une élimination précoce, à l'instar de celle du MCA face à des équipes pourtant convalescentes, qui prouve encore une fois à la face des “spécialistes de notre football” que le fiasco continue aussi au niveau des clubs. L'hémorragie risque, à ce rythme, de durer encore longtemps. A. HAMMOUCHE