Son Excellence l'ambassadeur de Grande-Bretagne à Alger, Andrew Henderson, a rendu, hier après-midi, une visite de courtoisie à la rédaction de Liberté. Il a été reçu par Ali Ouafek, directeur de la publication gérant, et Mounir Boudjema, directeur-général adjoint chargé de la rédaction. L'ambassadeur a évité soigneusement d'aborder les questions afférentes aux affaires internes du pays. Il a néanmoins clarifié certains aspects des relations algéro-britanniques et surtout de la perception de l'image que donne jusqu'alors le Royaume-Uni, par le commun des Algériens. Le diplomate s'est dit d'ailleurs fâché d'apprendre que l'on parle encore de “Londonistan”, référence à Londres comme ville refuge des islamistes dans les années 1990. “Il est difficile de changer une image”, a commenté S. E. M. l'ambassadeur. Il a expliqué qu'auparavant (comme avant les attentats du 11 septembre 2001 contre les tours jumelles du World Trade Center puis les attaques terroristes du 11 juin à Londres), il n'était pas possible de poursuivre les islamistes, qui activaient au vu et su des autorités britanniques, car “le complot n'était pas considéré comme un crime. C'est le cas à présent”. Il a assuré que l'accord d'extradition, conclu entre les deux pays, fonctionne bien. Il n'a pas voulu, néanmoins, se prononcer sur le dossier Khalifa, arguant qu'il est en main de la justice. M. Andrew Henderson a révélé que le gouvernement de son pays est désormais déterminé à expulser les étrangers en situation illégale sur le territoire de souveraineté du Royaume-Uni, même si l'entreprise s'avère ardue, de son avis. Ramenant la discussion sur un terrain plus confortable, le représentant diplomatique de la Grande-Bretagne à Alger a affirmé que son rôle est “de parler des opportunités qu'offre l'Algérie”, notamment pour les investisseurs. À cet effet, il a confirmé l'arrivée de la banque HSBC au cours de cette année. “C'est un signe pour que d'autres compagnies importantes viennent s'installer en Algérie”, a-t-il ajouté. Il a indiqué, à l'occasion, que British Petrolium ne quittera pas le pays, tel que suggéré par la fermeture récente de ses bureaux à Alger. M. Andrew Henderson a insisté sur la nécessité d'élargir l'usage de l'anglais, dans un pays à forte tendance francophone. Il a regretté, néanmoins, le manque d'opportunités pour réaliser ce challenge, malgré une forte demande confirmée. Pour l'heure, l'ambassade mène, en partenariat avec le ministère de l'Education nationale, un programme de formation de formateurs en anglais. Un quota de bourses d'études est attribué aux prétendants à un magistère ou doctorat dans les universités britanniques. Le British Council n'ouvrira pas, jusqu'à nouvel ordre, ses portes au grand public. “Ce n'est pas pour des raisons sécuritaires, mais plutôt de ressources”, a précisé l'invité de la rédaction. S. H.