Son Excellence l'ambassadeur d'Italie à Alger, M. Giampaolo Cantini, a affirmé, hier, que les entreprises italiennes n'ont jamais eu peur d'être présentes en Algérie grâce à l'expérience acquise à travers le monde, notamment dans les pays où la situation sécuritaire présentait des risques. “Notre présence en Algérie remonte à très loin dans le temps. Même dans les années de déferlement terroriste islamiste, nous étions là. L'expérience et le potentiel des sociétés italiennes sont là car elles ont su développer de bonnes relations en Algérie”, a expliqué le diplomate italien qui a effectué hier une visite de courtoisie à notre rédaction, accompagné du premier secrétaire de l'ambassade, M. Stefano Soliman. Coopération économique et commerciale, immigration clandestine, lutte antiterroriste, échanges culturels, ont été au centre de l'échange entre le représentant italien et les responsables du journal. L'hôte de Liberté a beaucoup insisté, lors de cette entrevue, sur les relations et le patrimoine historique qui “unissent” les deux pays. “Nos entreprises ont été présentes ici depuis l'indépendance de l'Algérie et nous tenons à développer encore plus la coopération”, espère-t-il tout en livrant les chiffres relatifs aux investissements directs italiens (IDE) en Algérie et qui ont connu ces dernières années une amélioration passant de 40 millions d'euros en 2006 à 56 millions d'euros en 2007. Dans son argumentaire, M. Cantini se réfère également au nombre d'entreprises de son pays présentes en Algérie, passé de 82 sociétés en 2006 à 125 durant l'année en cours. C'est dire donc que pour les entreprises italiennes le climat des affaires est en nette amélioration, notamment dans les domaines des grands travaux, le chemin de fer et l'hydraulique. “La Méditerranée constitue un lien fort entre les deux pays. C'est un espace commun qu'il faut exploiter pour le bien des peuples de la région”, soutient l'ambassadeur qui estime que “sur le plan politique, il y a une grande entente entre les deux pays”. Cependant, il relève qu'“il y a encore des efforts à faire pour améliorer l'image de l'Algérie chez ses concitoyens et dans les autres pays”. Evoquant le phénomène de l'émigration clandestine qui touche les côtes italiennes, l'ambassadeur note que ce fléau est “directement lié aux réseaux et aux organisations criminels”, recommandant “une coopération dans le domaine de l'échange d'informations et des mesures économiques visant les zones de provenance de l'émigration”. Mais, tient-t-il à préciser, “le phénomène est planétaire et il faut donc une solution globale”. Cela passe, d'après lui, en consacrant des ressources “pour aider ces jeunes économiquement et par des formations”. Quant aux échanges culturels et l'apprentissage de la langue italienne en Algérie, l'ambassadeur a estimé qu'il y a “des choses qui se font, mais que l'on peut renforcer”. Selon lui, “il y a de bonnes nouvelles” puisque le chiffre des lycées où l'italien est enseigné et qui était de 7 l'année dernière va doubler lors de la prochaine rentrée. Lors de cette visite, M. Cantini a été accueilli par le directeur de la publication de Liberté, M. Ali Ouafek, et le directeur général adjoint chargé de la rédaction, M. Mounir Boudjema, qui lui ont fait visiter les différents services du journal et fourni des explications sur la situation de la presse dans notre pays. H. S.