Les commerçant des villes de Naciria et Thenia, dont les locaux ont été endommagés par des explosions, s'en prennent au ministre de la Solidarité nationale l'accusant de ne pas avoir tenu ses engagements pour les indemniser à la suite des dégâts occasionnés à leurs commerces. “Nous sommes depuis trois mois sans emploi ni ressources alors que M. Ould Abbès s'était engagé publiquement à nous indemniser pour les dégâts subis par l'effet de la bombe”, affirme désappointé un commerçant en électroménager de Naciria. Un autre dont le café a presque été entièrement détruit par la bombe a tenu à exprimer, lui aussi, son courroux à l'égard du ministre. “Où sont les promesses de M. Ould Abbès ?” s'est-il interrogé. Mêmes sentiments développés par un autre commerçant et un bijoutier qui, eux aussi, se trouvent dans une situation lamentable car incapables de prendre en charge la réhabilitation de leurs locaux. À Thenia, le désarroi est total puisque deux mois après la venue de Ould Abbès dans cette ville, les commerçants attendent toujours d'être indemnisés. Mohamed, qui possède un local d'électroménager, est en chômage. “On nous a dit de fournir un dossier, nous l'avons fait, mais rien ne pointe à l'horizon alors que les propriétaires des véhicules et des maisons ont eux été pris en charge par la wilaya de Boumerdès”, indique-t-il. Interrogé, un responsable de la wilaya a indiqué que tous les dossiers des sinistrés victimes des explosions que ce soit de Thenia, Boumerdès, Si Mustapha, Dellys ou Naciria et qui sont propriétaires de logements ou de véhicules touchés par les bombes ont été pris en charge conformément à la loi sauf pour les commerçants dont les dossiers ont été transmis au ministère de la Solidarité à la demande du ministre. Cependant, de nombreux responsables et présidents d'association se sont interrogés comment et sur quel fonds, M. Ould Abbès compte indemniser les commerçants puisque le décret 99-47 relatif à la prise en charge des victimes du terrorisme ne prévoit pas l'indemnisation des commerçants. La cause : le texte d'application énoncé par l'article 95 de ce décret n'a pas vu encore le jour. En effet, cette disposition qui stipule “l'indemnisation des locaux à usage commercial et industriel, des biens de commerces, des exploitations agricoles, du cheptel et de tout autre élevage se fera suivant les modalités qui seront fixées et déterminées par un texte particulier” tarde à venir bien que 60% des dégâts causés par les actes terroristes concernent des commerçants. Or, neuf ans après la promulgation du décret 99-47, le “texte particulier” en question n'a pas encore vu le jour. Du coup, des centaines de commerçants sont pénalisés et certains d'entre eux ne pourront jamais reprendre leur activité comme c'est le cas de certains de la wilaya de Boumerdès, de Tizi Ouzou et d'Alger. Il y a lieu de noter que les assurances ne prennent pas en charge les dégâts causés par les attentats quelle que soit leur importance. M. T.