Le président syrien Bachar al-Assad a reçu hier à Damas le chef du Parlement libanais et dirigeant de l'opposition Nabih Berri, a indiqué l'agence officielle Sana, alors que le Liban traverse une grave crise politique opposant dirigeants pro et antisyriens. Le vice-président Farouk al-Chareh et le ministre des Affaires étrangères Walid Mouallem étaient présents à l'entretien côté syrien, ainsi que le député libanais Ali Hassan Khalil, membre du mouvement chiite libanais Amal dirigé par M. Berri, a indiqué Sana sans préciser la teneur de la rencontre. M. Berri, l'un des piliers de l'opposition soutenue par Damas et Téhéran, “doit s'entretenir avec le président Assad, dont le pays assure la présidence tournante de la Ligue arabe”, avait dit ce porte-parole. En visite dimanche au Caire, le Premier ministre libanais Fouad Siniora a accusé la Syrie de retenir le Liban “en otage” en y bloquant l'élection d'un président, après un entretien avec le président Hosni Moubarak au Caire. M. Siniora a exhorté les ministres arabes des Affaires étrangères à tenir une réunion extraordinaire pour examiner la question du blocage politique au Liban qui dure depuis un an et demi et les relations tendues avec la Syrie, ancienne puissance de tutelle au Liban où elle appuie l'opposition. Il a également demandé la mise en application d'une initiative arabe pour un règlement de la crise, appelant à l'élection du général Michel Sleimane, l'actuel chef de l'armée, à la présidence de la République, la mise en place d'un gouvernement d'union et l'élaboration d'une nouvelle loi électorale. De profondes divergences sur le partage du pouvoir entre la majorité parlementaire antisyrienne, soutenue par l'Occident, et l'opposition, emmenée par le Hezbollah chiite et appuyée aussi par l'Iran, empêchent l'élection d'un président au Liban, poste vacant depuis novembre. Un sommet arabe, tenu fin mars à Damas, n'a pas réussi à débloquer la situation au Liban qui avait boycotté la réunion alors que des pays soutenant le gouvernement Siniora, comme l'Arabie Saoudite et l'Egypte, y avaient envoyé des délégations de bas niveau. Lors de ce sommet, la Syrie s'était défendue de toute ingérence dans la crise politique qui secoue le Liban. R. I./Agences