Crise n Le Liban est toujours sans président depuis le 23 novembre dernier. Plusieurs forces de la région tentent de peser dans la désignation d'un successeur à Emile Lahoud. Le ministre syrien de l'Information, Mohsen Bilal, a accusé hier les Etats-Unis de torpiller les efforts de la Syrie et de la France pour parvenir à l'élection d'un président de la République au Liban, dans des déclarations rapportées par l'agence officielle Sana. «Au moment où la France et la Syrie œuvraient pour rapprocher les points de vue entre Libanais, les Etats-Unis se sont empressés d'envoyer deux émissaires au Liban, Elliott Abrams et David Welch, connus pour leur partialité en faveur d'Israël, dans le but de torpiller tout accord entre les différentes composantes libanaises», a affirmé M. Bilal. Les derniers propos du président américain George Bush visent «à mettre en échec les efforts syro-français au Liban», a encore avancé Mohsen Bilal. M. Bush a affirmé jeudi dernier avoir «perdu patience depuis longtemps avec le président (syrien Bachar al- Assad, parce qu'il accueille le Hamas, il aide le Hezbollah, des kamikazes partent de son pays vers l'Irak, et il déstabilise le Liban». Ce même jour, le ministre syrien des Affaires étrangères Walid Mouallem avait déjà accusé les USA d'avoir entravé les efforts syro-français au Liban et d'y soutenir la majorité antisyrienne appuyée par l'Occident aux dépens de l'opposition menée par le Hezbollah et soutenue par Damas et Téhéran. Le Liban est sans président depuis la fin du mandat du pro-syrien Emile Lahoud le 23 novembre dernier. L'élection du chef de l'Etat par le Parlement a été reportée à dix reprises en moins de trois mois du fait des divergences persistantes entre la majorité et l'opposition. Le président du Parlement libanais, Nabih Berri, un leader de l'opposition, a indiqué, samedi dernier, qu'il convoquerait au besoin «chaque semaine» le Parlement en janvier jusqu'à l'élection d'un Président, si la session du 29 décembre se soldait par un nouvel échec. C'est que la session ordinaire du Parlement s'achève le 31 décembre et la prochaine session doit être ouverte à la mi-mars 2008. Le problème ? Le chef de l'armée Michel Sleimane fait figure de candidat consensuel aux yeux de deux camps. Mais les parties n'arrivent pas à se mettre d'accord sur le mécanisme d'un amendement de la Constitution, nécessaire à son élection. L'opposition réclame, en outre, de discuter avant l'élection de la composition du futur gouvernement, ce que refuse la majorité. Ce blocage est interprété comme le prolongement du bras de fer entre l'Occident, d'une part, et la Syrie et l'Iran, d'autre part. La majorité accuse l'opposition d'être sous la coupe de Damas, alors que celle-ci reproche au gouvernement d'être inféodé à Washington.