Le président du Parlement libanais et chef du parti Amal était reçu hier par le président syrien en vue d'examiner la crise de la présidence libanaise Le président syrien Bachar al-Assad a reçu, hier à Damas, le chef du parlement libanais et dirigeant de l'opposition Nabih Berri, a indiqué l'agence officielle Sana, alors que le Liban traverse une grave crise politique opposant dirigeants pro et antisyriens. Le vice-président, Farouk al-Chareh, et le ministre des Affaires étrangères, Walid Mouallem étaient présents à l'entretien côté syrien, ainsi que le député libanais, Ali Hassan Khalil, membre du mouvement chiite libanais Amal dirigé par M.Berri, a indiqué Sana sans préciser la teneur de la rencontre. M.Berri était arrivé hier en Syrie pour discuter de la crise politique au Liban avec le président Assad, avait auparavant annoncé son porte-parole à Beyrouth, Ali Hamdan. «La visite intervient après l'annonce de M.Berri de lancer un dialogue national» pour trouver une solution à la crise au Liban, sans président de la République depuis quatre mois. M.Berri, l'un des piliers de l'opposition soutenue par Damas et Téhéran, doit s'entretenir avec le président Assad, dont le pays assure la présidence tournante de la Ligue arabe, avait dit ce porte-parole. En visite dimanche au Caire, le Premier ministre libanais, Fouad Siniora, a accusé la Syrie de retenir le Liban «en otage» en y bloquant l'élection d'un président, après un entretien avec le président Hosni Moubarak. M.Siniora a exhorté les ministres arabes des Affaires étrangères à tenir une réunion extraordinaire pour examiner la question du blocage politique au Liban qui dure depuis un an et demi et les relations tendues avec la Syrie, ancienne puissance de tutelle au Liban où elle appuie l'opposition. Il a également demandé la mise en application d'une initiative arabe pour un règlement de la crise, appelant à l'élection du général Michel Sleimane, l'actuel chef de l'armée, à la présidence de la République, la mise en place d'un gouvernement d'union et l'élaboration d'une nouvelle loi électorale. De profondes divergences sur le partage du pouvoir entre la majorité parlementaire antisyrienne, soutenue par l'Occident, et l'opposition, emmenée par le Hezbollah chiite et appuyée aussi par l'Iran, empêchent l'élection d'un président au Liban, poste vacant depuis novembre. Un Sommet arabe, tenu fin mars à Damas, n'a pas réussi à débloquer la situation au Liban qui avait boycotté la réunion alors que des pays soutenant le gouvernement Siniora, comme l'Arabie saoudite et l'Egypte, y avaient envoyé des délégations de bas niveau. Lors de ce Sommet, la Syrie s'était défendue de toute ingérence dans la crise politique qui secoue le Liban. «Nous sommes attachés à la stabilité, la souveraineté et l'indépendance» du Liban avait assuré le président syrien en ouvrant le sommet. «Je voudrais faire une mise au point sur ce qui se dit à propos d'une ingérence syrienne au Liban. C'est le contraire qui est vrai car des pressions sont exercées sur la Syrie depuis plus d'un an pour qu'elle s'ingère dans les affaires internes du Liban», avait-il affirmé. Notons que la prochaine séance du Parlement en vue de l'élection du président est prévue pour le 22 avril courant.