Position n «Si mon administration me demandait de mourir en martyr, je suis prêt (...) et si elle me demandait aussi de démissionner je suis aussi prêt.» C'est ce qu'a affirmé le général Rustom Ghazalé, l'ancien homme fort de la Syrie au Liban, dans un entretien diffusé, hier, par la chaîne Al-Jazira. Il s'est dit prêt à se sacrifier pour son pays alors que Damas a reçu une nouvelle demande d'audition de ses dirigeants par la Commission d'enquête de l'ONU sur l'assassinat de Rafic Hariri. L'ancien vice-président syrien Abdel Halim Khaddam l'avait rendu responsable de la détérioration de la situation au Liban avant le retrait forcé des troupes syriennes de ce pays en avril, dans un entretien diffusé auparavant par la chaîne Al-Arabiya. L'entretien du général Ghazalé à Al-Jazira est survenu alors que des rumeurs faisant état de sa mort circulaient dans la journée à Beyrouth et à Damas. Ghazalé, chef des services de renseignement pour les environs de Damas, chargé notamment du contrôle du trafic entre la Syrie et le Liban, avait été entendu à Vienne en novembre par la commission d'enquête de l'ONU sur l'assassinat de l'ancien Premier ministre libanais Rafic Hariri. Il était l'ancien chef des renseignements syriens au Liban de 2003 jusqu'au départ de l'armée syrienne en avril 2005. Prié de commenter la demande de la Commission d'enquête d'entendre le président syrien, Bachar al-Assad, et son ministre des Affaires étrangères, Farouk al-Chareh, M. Ghazalé a estimé que c'était «au commandement politique de décider» s'ils allaient y accéder. Un haut responsable syrien a confirmé, hier mardi, que Damas avait reçu dimanche une demande d'audition de personnalités syriennes, se refusant à toute autre précision. La porte-parole de la commission de l'ONU à Beyrouth, Nasrat Hassan, avait indiqué lundi que la Commission d'enquête avait demandé à rencontrer MM. Assad et Chareh ainsi que M. Khaddam. Critiquant le pouvoir à Damas. M. Khaddam avait soutenu, vendredi, dans un entretien avec la chaîne Al-Arabiya, que des responsables syriens, dont M. Assad, avaient proféré des menaces contre Rafic Hariri avant son assassinat le 14 février à Beyrouth. M. Khaddam a aussi affirmé que les services de renseignement syriens n'auraient pas pu assassiner Rafic Hariri sans l'aval de M. Assad.