Quarante-huit heures à peine après la rencontre qui s'est déroulée au Crasc d'Oran, entre Djamel Ould-Abbès, venu “en émissaire du Président” pour dialoguer avec de jeunes harragas ayant tous échoué dans des précédentes tentatives d'émigration clandestine, les gardes-côtes oranais ont eu la douloureuse tâche de devoir récupérer, aux dernières nouvelles, 11 corps sans vie de harragas algériens au large d'Arzew. En effet, en toute fin de journée de lundi, les gardes-côtes, relevant de la façade maritime ouest, avaient été alertés par des pêcheurs ayant remarqué des corps sans vie flottant en pleine mer. Les premières opérations de recherches immédiatement enclenchées avaient permis de repêcher, à exactement deux miles au large de Mars El-Hadjadj, les corps de 8 jeunes dont l'âge varie de 25 à 30 ans. Hier dans la matinée, alors que les gardes-côtes poursuivaient leurs recherches, ce sont 3 autres corps de harragas qui ont encore été récupérés, nous précisent les gardes-côtes d'Oran. Ce qui porte ce bilan pour l'heure à 11 harragas retrouvés morts, et tout porte à croire que, malheureusement, cette comptabilité macabre ne va pas s'arrêter là. Les premiers éléments d'informations parvenus aux services de sécurité laissent entendre que ce serait 16 ou 17 jeunes, tous originaires de Tiaret, qui avaient embarqué clandestinement jeudi passé à partir des plages de Port-aux-Poules à l'est d'Oran. Probablement surpris par le mauvais temps, leur embarcation aurait chaviré, jetant à l'eau tous ses occupants. Durant toute la journée d'hier, les gardes-côtes, à l'aide de 4 vedettes qui se sont relayées, ont poursuivi leurs recherches avec, au fil des heures, un espoir de plus en plus mince de retrouver en vie les autres compagnons des 11 malheureuses victimes. Par ailleurs, nous apprenons encore que des familles venues de Tiaret se sont rendues à la morgue de l'hôpital d'El-Mohgoun pour identifier les corps des naufragés. En fin de journée, les gardes-côtes poursuivaient toujours leurs recherches. F. Boumediene/S. O.