Plusieurs années après avoir acquis leurs logements, chèrement payés, les centaines de familles habitant ce quartier, situé pourtant à environ 200 mètres du centre-ville, attendent toujours le raccordement de leurs immeubles aux réseaux d'électricité, de gaz, d'eau potable et même d'assainissement. C'est aussi curieux qu'inadmissible, et ce, au moment où l'on ne cesse de parler de désenclavement des villages les plus reculés, que de constater qu'au cœur d'une ville, chef-lieu de wilaya, existe un lotissement de plusieurs centaines de logements finis, livrés et habités mais qui ne sont raccordés ni au réseau électrique ni à celui de l'eau potable et encore à celui de l'assainissement. C'est pourtant une réalité vécue dans le lotissement Malouli, communément appelé M'Douha, dans la ville de Tizi Ouzou. Plusieurs années après avoir acquis leurs logements, chèrement payés, les centaines de familles habitant ce quartier, situé pourtant à environ 200 mètres du centre-ville, attendent toujours le raccordement de leurs immeubles aux réseaux d'électricité, de gaz, d'eau potable et même d'assainissement. En somme à une viabilisation complète qui devait, suivant les règles d'urbanisme, devancer la réalisation des logements eux-mêmes. Les habitants, qui ont tenté de remonter l'origine du problème, ont eu à découvrir à leurs dépens, disent-ils, que ce site érigé en lotissement depuis au moins une dizaine d'années, comme en témoigne d'ailleurs même la carte établie par l'Institut national de cartographie, n'a même pas fait l'objet d'une quelconque étude de viabilisation jusque-là. C'est alors que ces habitants vivant un calvaire au quotidien ne cessent de s'interroger comment les autorités ont pu délivrer des permis de construire alors que le site n'est pas viabilisé. Une viabilisation qui devait être prise en charge par les autorités locales qui ne daignent, aujourd'hui, même pas répondre aux multiples demandes des habitants. Aucun des courriers adressés au wali, au chef de daïra, au président d'APC et au DUC n'ont eu de réponse, expliquent ces habitants, dont une partie ont préféré, disent-ils, louer dans d'autres quartiers de la ville que d'habiter leurs propres logements. Même après avoir réalisé un poste de transformateur aux frais des promoteurs et habitants, les services de la Sonelgaz, ajoutent les membres du comité du quartier, n'ont toujours pas procédé à son équipement et à son branchement. “On nous dit à chaque fois qu'on doit attendre la fin de l'étude lancée par les autorités de wilaya”, nous a déclaré un des membres de ce comité, expliquant toutefois que “cela fait des années qu'on nous parle de cette étude mais on ne voit toujours rien venir”. Une trentaine d'habitants qui ont eu à acheter plutôt des lots de terrains dans ce même “lotissement” attendent depuis 1984 la régularisation de leurs biens dont l'achat est justifié avec des actes et autres documents attestant même du payement des droits d'enregistrement auprès des services des domaines de la wilaya. Pour ces malheureux pères de famille, la seule réponse fournie par les autorités saisie est d'attendre la fin de l'étude de ce lotissement. Il s'agit là, disent les habitants, d'une situation dramatique qui pourra conduire dans les jours à venir à des actions de protestations si les autorités persistent dans leur silence. Samir LESLOUS