La directrice exécutive de l'Ecole de journalisme de sciences politiques de Paris, Mme Agnès Chauveau, a animé jeudi dernier une conférence-débat autour de l'influence des médias lourds sur l'opinion publique, au Centre culturel français (CCF) à Alger. L'invitée du CCF a développé, en fait, un sujet d'actualité à l'ère de la mondialisation avec la généralisation de l'outil Internet. “La télé a-t-elle encore du pouvoir ?” Pour répondre à cette interrogation, Mme Chauveau, qui est également spécialiste de l'histoire des médias, a passé en revue les étapes de l'évolution et le développement qu'a connu ce média lourd. La révolution de l'internet participe, dit-elle, à la formation de l'opinion publique mais avec une nuance, puis que cet outil, qui a dépassé le paradigme classique de la théorie de communication, permet au citoyen utilisateur de devenir actif en participant à des forums et autres sur le Net. Il résiste à l'influence. Et le téléspectateur qui ne résiste pas à une information restera passif. Sur un autre plan, elle n'a pas hésité à souligner la réussite de la chaîne d'information qatarie Al Jazeera qui a ravi la vedette à des grandes chaînes occidentales. Optant pour l'argumentaire numérique pour comprendre les thèmes qui reviennent dans les JT français, la conférencière est revenue les thèmes abordés lors de la campagne électorale de 2002 par les chaînes de télévision française, locales, nationales ou régionales. Selon Mme Chauveau, le thème de la sécurité a prévalu sur le JT des chaînes du pays de l'Hexagone. La sécurité a atteint un taux de 126% durant cette période électorale. La violence urbaine est traitée deux fois plus que le logement et huit fois plus que le chômage. Dans les débats, des participants se sont interrogés sur l'influence de l'internet par rapport à la télé. À présent, il existe des télévisions qui font dans la désinformation et non l'information des téléspectateurs. Pour la directrice exécutive, le citoyen, qui parvient à faire le distinguo entre l'information et la désinformation, celui-ci se protège contre la désinformation et devient évidemment actif. R. H.