La télévision a t-elle encore du pouvoir ? C'est la question qu'Agnès Chauveau, directrice exécutive de l'Ecole de journalisme de sciences politiques, a traitée lors de sa conférence jeudi dernier, au Centre culturel français. La jeune femme s'est en premier lieu demandée si la télévision avait déjà eu du pouvoir et a évoqué l'idée répandue selon laquelle les médias influencent l'opinion publique. Une influence que la conférencière a nuancée, précisant que toutes les enquêtes menées sur ce sujet contredisent la thèse d'une presse toute puissante. Si les médias ont un poids, ce serait par la « mise en agenda » de l'information : certains thèmes mis en avant dans la presse finissent par s'imposer dans l'air du temps. La mondialisation a-t-elle changé cette donne ? Désormais, l'information franchit les frontières. Le spectateur, accédant à davantage d'informations peut, désormais, se faire un jugement plus aiguisé. Sans compter l'impact de l'arrivée d'Internet, média réactif, global, où le public peut participer à la construction de l'information et en devient le véritable acteur. La Toile s'est désormais imposée au cœur de l'information et en a redessiné les contours. Agnès Chauveau a conclu en expliquant que la mondialisation de l'information, à travers les chaînes du câble et du satellite, ou d'Internet, permet désormais une diversité des points de vue et offre plus de liberté aux citoyens, mais à condition de s'affranchir des nouvelles difficultés, comme celles de repérer les informations fiables dans la masse de données qui nous parvient.