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Vers la réduction des importations d'armes de l'ANP
Le ministère de la Défense veut encourager le matériel industriel algérien
Publié dans Liberté le 13 - 04 - 2008

Le ministère de la Défense nationale entre-t-il dans une période d'austérité ? Echaudés par la crise des Mig avec la Russie, les militaires se tournent vers le développement d'une industrie de substitution pour toute une gamme de matériel militaire.
Juché sur un budget de près de 4 milliards de dollars, le ministère de la Défense nationale (MDN) veut dépenser utile. Lors de sa visite aux usines de la Société nationale des véhicules industriels (SNVI), le ministre délégué auprès du ministre de la Défense nationale, Abdelmalek Guenaïzia, a donné le ton à ce que sera la politique d'équipements de l'Armée algérienne. Cela n'a l'air de rien, mais le message délivré au nom du président Bouteflika sonne comme un bémol à la politique d'importation effrénée de l'ANP et sa dépendance logistique envers certains pays.
Le communiqué faisant état de cette visite met en valeur le partenariat développé avec la SNVI. L'Armée algérienne a acquis auprès de cette dernière 10 500 véhicules en neuf ans. La période choisie correspond aux deux mandats de Bouteflika (1999-2004/2004-2007) et l'ANP a déjà reçu 46% de ses commandes auprès de la firme algérienne.
Cette stratégie est en rupture avec celle des années 1980, quand l'Armée algérienne avait tenté d'acquérir des véhicules industriels auprès du Brésil. La SNVI arrive actuellement à produire des véhicules de combat et de transport de troupes, des remorques porte-engins, des camions-ateliers, des moyens de réparation et d'évacuation, des camions frigorifiques, des moyens d'emport et de stockage d'eau, ainsi que du carburant, des véhicules de transport du personnel et des camions anti-incendie. En bref, pratiquement tous le parc roulant de la défense nationale est produit localement par une entreprise publique algérienne et sonne le glas des dépenses annexes souvent coûteuses en matériel logistique.
Car cette stratégie dictée par le président Bouteflika, chef suprême des Armées, semble être acceptée par l'état-major. Le partenariat avec la SNVI, de l'aveu même du MDN, “a permis la réduction significative des importations dans ce domaine”. Le communiqué indique plus loin que “l'élargissement (…) de ce partenariat à d'autres sites relevant de cette entreprise dans d'autres projets d'importance induira une intégration plus conséquente et hautement bénéfique à notre défense nationale (…)”. En d'autres termes, le MDN fera appel à une sous-traitance locale, si elle est performante sur le plan industriel, qui aura pour conséquence collatérale la réduction des importations de l'Armée.
Pourquoi maintenant ? Il faut avouer que les militaires algériens ont eu un coup de bambou dans l'affaire des Mig 29-MST russes. Partenaire historique de l'ANP, la Russie a livré un matériel jugé “inopérant” par l'Armée algérienne qui l'a renvoyé à Moscou dans le fracas d'une crise diplomatico-militaire que les deux partenaires ont eu bien du mal à calmer.
Sur ce, le ministre ukrainien de la Défense se présente à Alger, certainement avec des propositions concernant les avions de chasse, comme pour pallier la défection des Russes. Même en s'équipant des Sukhoi 30, les experts militaires savent que l'Algérie se doit de se doter d'au moins une escadrille d'avions de chasse performants afin de contrer la noria de chasseurs F-16 acquis par le Maroc durant cette période. Au risque de se trouver en position défensive dans le ciel maghrébin.
Mais cette affaire semble avoir dissipé les derniers doutes au sein de l'Armée algérienne quant à la nécessité de s'affranchir du matériel étranger. Certes, l'Algérie n'a pas la capacité de produire des avions de chasse à la pointe de la technologie, même si la recherche et le développement de l'ANP est un département qui prend de plus en plus d'ampleur, mais l'ambition du MDN, au regard des autres pays émergents (Afrique du Sud, Inde, Iran, Brésil…) est, à terme, de pouvoir compter que sur ses propres ressources militaires sans recourir à l'importation systématique d'un matériel onéreux et souvent de seconde main.
La base logistique de Béni Mered est un des fleurons de cette industrie qui manque cruellement de transfert de technologie. C'est à ce niveau que la défense nationale souffre de la comparaison avec les autres armées “émergentes”. Les pays occidentaux, la Russie et la Chine sont tous des partenaires qui convoitent la manne financière imposante consacrée à l'importation, et les 7 milliards de contrat signé avec la Russie ont réveillé l'appétit des fabricants d'armes mondiaux qui, une décennie plus tôt, refusaient l'idée même d'exporter une cartouche vers l'Algérie.
Le MDN se retrouve ainsi dans une position financièrement enviable et enviée mais s'inscrit, en interne, dans le programme de relance économique de Bouteflika. Certes, le matelas financier de 120 milliards de dollars offre une marge aux exportations, mais l'ANP veut également donner l'exemple en ce domaine. En un mot, même si on a de l'argent, il ne faut pas consacrer des dollars pour importer des boulons de blindés si on est capables de les fabriquer chez nous. C'est un peu la philosophie qui prédomine en matière d'achats d'armement même si les experts savent qu'on ne peut éviter d'aller chercher des drones sud-africains, des sous-marins russes ou des radars français pour renforcer le potentiel de défense nationale.
Mounir B.


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