lls étaient des milliers à Agraraj, hier, rassemblés à ses obsèques. Le village Agraraj, dans la commune d'Aghribs, était inondé de monde hier. L'assassinat du jeune Seghir Mustapha, 39 ans, le jour du mariage de sa sœur, jeudi, n'a pas laissé indifférents les délégués du mouvement citoyen et la population d'Ath Jennad. Des milliers de personnes ont tenu à accompagner la victime à sa dernière demeure. L'indignation et la consternation se lisaient sur tous les visages et nombreux étaient ceux qui ne pouvaient cacher leurs larmes. Le défunt avait reçu une balle d'un fusil Mat36, tirée froidement par un élu FFS à l'APC d'Aghribs, mécontent d'avoir été traité “d'indu élu”. Hier, dans la matinée et même samedi soir, lors de la veillée funèbre, des centaines de personnes étaient présentes au village, afin de rendre un dernier hommage au martyr du mouvement citoyen. Peu avant l'inhumation, un incident a failli se produire : le P/APC d'Aghribs a osé venir à l'enterrement, alors que la population locale avait mené des actions pour son départ, vu qu'il n'y avait pas eu d'élections dans la région comme partout ailleurs en Kabylie. Il ne restera pas longtemps, car la tension était montée d'un cran dès son apparition. Il a préféré prendre alors la fuite au risque de se faire lyncher, alors que les insultes envers lui commençaient à fuser de toutes parts. Les délégués étaient très nombreux à avoir assisté à l'enterrement. On pouvait remarquer Ali Gherbi du comité d'El-Kseur et Belaïd Abrika, ainsi que tous les délégués de la CADC. Une prise de parole sera faite au domicile mortuaire par Akli Bousnadji et Rachid Allouache. Ils ont affiché leur détermination à “poursuivre le combat mené depuis le début du Printemps noir à ce jour, un combat pour lequel sont tombés au champ d'honneur 124 martyrs du Printemps noir”. Le père de la victime prendra ensuite la parole pour remercier la population du “formidable élan de solidarité qui a réussi à atténuer la douleur de la famille”. Dans un communiqué rendu public, hier, le bureau régional du RCD, a dénoncé avec virulence l'acte criminel. “Après l'effraction et la prédation organisée, voilà que ces élus, “mandatés” par quelque sept voix pour représenter les 14 000 citoyens d'une commune, franchissent la limite de l'intolérable et commettent l'irréparable par l'assassinat”, estime le bureau du RCD. “À défaut de soulager la douleur de ces citoyens, on les assassine”, martèle le RCD et de poursuivre : “La participation politique du FFS à ces “élections-mascarade” commence à donner ses fruits : mission accomplie, Monsieur Zerhouni ! Après les assassinats commis par les gendarmes, le relais est pris par “vos élus” pour continuer à rallonger la liste des 124 morts et des centaines de handicapés”. Le bureau régional du RCD, au nom de son collectif militant, scandalisé par cet acte criminel “d'une extrême gravité, que rien ne peut justifier aux yeux du citoyen et de la loi”, exige que justice soit rendue et appelle à la vigilance car, le pouvoir et ses relais sont déterminés “à faire payer le prix fort à la population”. Le FFS a également réagi, en radiant de ses effectifs l'auteur du crime, élu à l'APC d'Aghribs. Notons à la fin que la CADC de Tizi Ouzou aura à débattre ce qui s'est déroulé à Agraraj et ce, lors de son conclave extraordinaire prévu aujourd'hui à Tizi Rached. Une déclaration de dénonciation sera rédigée à cet effet et rendue publique à l'issue de la rencontre. Kahina Slimani ILS REAGISSENT RCD : “Un acte criminel d'une extrême gravité” Le bureau régional du RCD vient d'apprendre la mort tragique de Seghir Mustapha (qu'il repose en paix), assassiné froidement par un indu élu FFS, installé par effraction par les services de Zerhouni pour présider à la destinée de la commune d'Aghribs. Après l'effraction et la prédation organisée, voilà que ces élus “mandatés” par quelque sept voix, pour représenter les quatorze mille citoyens d'une commune, franchissent la limite de l'intolérable et commettent l'irréparable par l'assassinat. Installés pour relayer un pouvoir sans légitimité, les indus élus, à défaut d'avoir la caution populaire, se suffisent de celle de Zerhouni pour accomplir la mission de tueur de citoyens. À défaut de soulager la douleur de ces citoyens ont les assassine. À vouloir mener à bien “ses élections” à tout prix, Zerhouni a réussi à concocter des listes sur lesquelles se sont réfugiés des délinquants, malfrats et brigands en tout genre, prêts à tout, y compris à l'assassinat de sang-froid de ces jeunes qui rappellent sans cesse à ces individus leur statut, non assumé, de relais d'un pouvoir finissant, prêts à défendre leur précaire tutelle en donnant la mort froidement et sans état d'âme. “La participation politique” du FFS à ces “élections-mascarade” commence à donner ses fruits : mission accomplie Monsieur Zerhouni ! Après les assassinats commis par les gendarmes, le relais est pris pas “vos élus” pour continuer à rallonger la liste des 124 morts et des centaines de handicapés. Le bureau régional du RCD ainsi que le collectif militant, scandalisés par cet acte criminel d'une extrême gravité que rien ne peut justifier aux yeux du citoyens et de la loi, exigent que justice soit rendue et appellent les citoyens à redoubler de vigilance, car le pouvoir, aidé par ses relais, est déterminé à faire durer la crise dans la région et à faire payer le prix fort à cette population éprise de liberté et de démocratie. Le RCD, en ce qui le concerne, reste persuadé que ni la torture, ni les assassinats impunis, ni la corruption érigée en système de gestion, ni la crise programmée, ni les manipulations en tout genre, ni les tentatives de musellement de la presse, ni les opérations de mise à sac des richesses du pays ne feront revenir l'Algérie au système des années 1970, ni ne feront reculer la région sur ses revendications citoyennes. FFS : “L'élu sera radié du parti” Le FFS a appris avec indignation l'assassinat dont a été victime un citoyen de la commune d'Aghribs à Tizi Ouzou et qu'aucun motif ne peut justifier. Le Front des forces socialistes, plus que jamais fidèle aux principes de la non-violence et du combat démocratique et pacifique, dénonce cet acte criminel et radie de ses effectifs son auteur, élu à l'APC d'Aghribs. Le secrétariat national du FFS s'incline devant la mémoire du défunt et exprime son soutien à la famille de la victime. Le secrétariat national met en garde contre toute velléité de récupération et d'instrumentalisation de ce douloureux événement et la détresse de la famille du défunt. La tentation serait grande, en effet, de relancer l'entreprise meurtrière qui risque de replonger la région dans le cycle infernal de la violence et créer ainsi le prétexte à des aventures politiciennes contre le FFS, en particulier contre ses élus locaux. Le FFS appelle ses militants, ses élus, ainsi que toute la population à demeurer vigilants et à faire barrage à tous ceux qui seraient tentés de justifier le recours à la violence comme moyen d'affirmation politique.