De son concert au Bataclan en 1993, Takfarinas garde un mauvais souvenir. Mais en tire surtout un enseignement. Lui qui drainait des dizaines de milliers de fans s'était retrouvé devant seulement 200 personnes. Depuis, l'auteur des inusables tubes Way telha ou Zaâma zaâma ne cesse de s'interroger sur son art et sur les goûts du public. S'il s'est retrouvé au creux de la vague, il n'a jamais vraiment connu de traversée du désert proprement dite. Au Maroc et en Tunisie, ses concerts ont attiré plus de 100 000 personnes à El Hoceïma. À Paris pourtant, celui qui a tenté d'harmoniser la musique kabyle avec les sons universels en créant sa propre voie avec la Yal Music ne s'est produit que sur de petites scènes, hormis un passage à Bercy en 1999. Le 19 avril, il compte marquer son grand retour avec un concert au Zénith devant des milliers de personnes. Le choix de cette date n'est pas sans lien avec le Printemps berbère 1980, bien sûr. Mais ce sont les retrouvailles avec le public qui sont intéressantes. Sur la scène du Zénith, il n'y aura pas de nouvelles chansons. Le nouvel album, déjà prêt, ne sortira qu'en 2009. Il restera encore dans les coffrets jusqu'à sa sortie officielle. La surprise viendra des invités qui se produiront en ouverture. Il y aura des jeunes comme Siham Stiti et Farid Elvez. Et d'autres dont il préfère taire les noms. Tak promet de la grande ambiance.