Annoncée à plusieurs reprises, avant d'être annulée, la tournée de la vedette du Yale sera entamée dans le stade de Béjaïa. Très bonne nouvelle pour les fans de Takfarinas. L'artiste entamera une tournée nationale au courant du mois d'août prochain. Selon des sources proches du chanteur, cette tournée sera placée sous le haut patronage du président de la République, M.Abdelaziz Bouteflika. Annoncée à plusieurs reprises avant d'être annulée, la tournée de la vedette du Yale sera entamée au stade Ben Allouache de Béjaïa. Lors de la conférence de presse animée au mois d'octobre 2004, pour présenter ses quatre albums, intitulés respectivement «Tjmilt Ithlawin» (hommage aux femmes), «hommage aux martyrs du Printemps noir», «Chouf chouf» et «honneur aux dames», Takfarinas avait indiqué qu'il ne peut animer ses concerts que dans les stades, étant donné que le peu de salles de spectacles dont on dispose en Algérie ne sont pas assez spacieuses. Cela d'autant plus que l'artiste dispose de tout un orchestre dont le déplacement nécessite une logistique conséquente. En ce sens, le chanteur avait déjà déclaré sur les ondes de la Chaîne II de la Radio algérienne qu'il veut se produire en professionnel. «J'aimerai bien que mes concerts soient de haut niveau et qu'ils ne se limiteront pas à un simple gala d'amateur» a-t-il estimé. Cela va de soi, notamment lorsqu'on apprend que le mythique Takfarinas dispose d'un orchestre dont le nombre est évalué à plus de trois cents personnes dont quarante-cinq musiciens étrangers. Toute cette équipe l'accompagnera dans ses déplacements à travers les plus grandes villes du pays. Takfarinas, de son vrai nom Ahsen Zermani, est né à Tikesraïn, à Alger. Il vit en France depuis 1979. Tout petit déjà, il apprend la musique sur une guitare de fortune fabriquée avec un bidon d'huile et des câbles à vélo. «Avant que je ne devienne artiste (...) j'ai exercé le métier de mécanicien. Au début, je jouais à la guitare, c'était juste pour le plaisir. Je n'ai jamais pensé embrasser une carrière artistique et devenir un artiste professionnel», a indiqué Takfarinas dans un entretien accordé à L'Expression. A l'âge de 16 ans, il remporte un concours radiophonique pour jeunes talents et réalise son premier album en 1976. En 1983 il crée avec Boudjemâa Semâouni, le groupe Agraw qu'il va quitter en dépit de grands succès. Désormais, sa carrière va se poursuivre en solo. En 1986 il s'impose sur la scène algérienne avec Way telha et Arrac (Qu'elle est belle ! et Les jeunes). Ces deux titres ne cessent de faire un tabac jusqu'à aujourd'hui même. Ceci est le cas d'ailleurs de la plupart des chansons de Takfarinas qui sont ingénieusement élaborées, que ce soit au plan musical ou poétique. En outre, ce que ce chanteur a de particulier, c'est sa capacité à émouvoir et s'incruster dans les tréfonds de ses auditeurs. Tenons, à titre d'exemple, la chanson Aya'assas n'ezzah'riw (Le gardien de mon destin). Cette chanson atteste en effet du génie de l'artiste qui sait, ingénieusement, provoquer la fibre émotionnelle de, non seulement ses fans, mais de tous ceux qui ont eu l'occasion de l'écouter. Captivante est sa musique, ensorcelantes sont ses paroles. Aussi, ce qui confirme le génie de Takfarinas, c'est bien sa capacité d'aller d'un genre musical à un autre. C'est ainsi qu'on découvre, dans le même CD, un Tak chantant aussi bien le chaâbi, dans Idaq A'rouh (L'âme tourmentée) que le rap, dans Anef im'im ad'tettass (Laisse ton enfant s'endormir). Enfin, rappelons que dans l'entretien que l'artiste avait accordé à L'Expression, il avait souligné qu'à l'issue de cette tournée, il «sortira deux albums live».