Au-delà de la loi en vigueur, la délivrance de la licence est désormais dépendante d'un contrat d'engagement professionnel. Ne sera plus propriétaire d'une agence de voyages et de tourisme qui veut. Le ton tranché a été bien donné, hier, par Chérif Rahmani, ministre de l'Aménagement du territoire, de l'Environnement et du Tourisme, à l'hôtel Hilton, lors de la remise des agréments à une cinquantaine de nouvelles agences de voyages et de tourisme. L'occasion aussi pour honorer à titre posthume des personnes qui ont marqué le tourisme algérien à travers cette activité à l'image du feu Khirani dont le fils Ahmed a repris le flambeau ou encore Idir Mohand et Mokhtar Bahadi. Des exemples à suivre absolument pour impulser une nouvelle dynamique à ce secteur qui a tant besoin de toutes les bonnes volontés pour redorer le blason. Les anciens du tourisme en parlent d'ailleurs avec beaucoup de nostalgie surtout que nos sites sont naturellement sublimes et ne demandent qu'à être exploités à bon escient. “Nous ne voulons pas recourir aux procédés répressifs. Le ministère se propose en partenaire”, dira d'emblée M. Rahmani, se montrant ainsi très conciliant allant jusqu'à donner la chance à tous les acteurs de ce domaine pour remédier aux lacunes. Elles sont 737 agences de voyages et de tourisme réparties sur le territoire national avec une forte concentration dans la capitale et trois autres grandes villes ainsi que le Sud. Mais elles sont combien à travailler sérieusement et œuvrer à promouvoir l'image du pays que de se contenter plutôt à vendre des billets d'avion et “faire son beurre” en période du hadj et de la omra ? La rencontre d'hier n'était pas supposée répondre à ses interrogations, mais annoncer les nouveautés introduites pour améliorer la situation avant de passer à des méthodes plus radicales (fermeture de l'agence et retrait de l'attestation d'exploitation). “Il faut absolument trouver un équilibre entre un tourisme émetteur et un tourisme réceptif”, réclamera le ministre croyant dur comme fer que la recette est bien simple pour peu qu'elle soit suivie à la lettre. Il faut absolument introduire l'outil Internet comme canal de distribution majeur de ce type de services. Il est question aussi d'intégrer le facteur d'insécurité dans sa mission et s'y adapter, comme il faudrait renforcer son réseau de distribution et tenir compte des nouvelles tendances et nouvelles destinations touristiques. Mais la grande nouveauté, qui pourrait présenter réellement cette activité sous un nouveau visage, réside sans nul doute dans l'introduction du “contrat d'engagement professionnel” relatif à l'exercice de l'activité d'agence de tourisme et de voyages dénommé à présent ATV. On en relève, entre autres, dans son article 5 que l'ATV “s'engage à inclure dans son catalogue de ventes, la commercialisation de la destination Algérie, et ce, notamment à travers la mise à la disposition de la clientèle de produits touristiques cariés (…)” ou encore dans l'article qui suit que l'ATV “s'engage à disposer de supports et moyens promotionnels de qualité”. L'article 7, quant à lui, aborde la nécessité d'introduire dans son système de vente les nouvelles technologies de l'information et de la communication et de développer le e-tourisme et la vente en line. D'autres articles se succèdent ainsi jusqu'au chiffre 19 démontrant toute l'attention portée par les pouvoirs publics à ce maillon de la chaîne, à maîtriser absolument, pour prétendre à une industrie touristique en guise d'alternative aux hydrocarbures. “Les ATV auront droit au soutien et à l'accompagnement de notre part”, promet le ministre, qui réclame en contrepartie le sérieux, le professionnalisme et fournir annuellement un rapport statistique. Une étude exhaustive sur l'évolution de l'activité devrait être initiée prochainement. Nabila SaIdoun