Sir John Swears, l'ambassadeur de Grande-Bretagne à l'ONU, estime que les négociations reposent sur les propositions marocaines et sahraouies. Il s'agit là d'un désaveu clair et net aux allégations faisant état de “soutien et d'appui” au plan marocain d'autonomie attribuées au représentant du Royaume-Uni à l'ONU. Quant aux conclusions de l'envoyé personnel du secrétaire général de l'ONU pour le Sahara occidental, Peter van Walsum, qui a qualifié l'indépendance du Sahara occidental d'“irréaliste”, Swears répond : “Je crois que la situation au Sahara occidental est difficile et sensible (...) et qu'il y a un processus de négociations en cours qui s'étalera sur plusieurs mois.” Il ajoute : “Nous estimons qu'il doit y avoir une reconnaissance, mais aussi de faire quelque chose pour l'autodétermination.” Revenant sur les propos de Peter van Walsum sur la limitation des négociations à la proposition marocaine d'autonomie, Sir John Swears les désavoue de manière diplomatique, en laissant entendre que l'avis de M. van Walsum n'engage pas Londres. En effet, il a déclaré : “Van Walsum veut aller de l'avant et de la meilleure manière et nous appuyons ses efforts, mais cela n'implique pas nécessairement que nous adhérons à ses jugements.” Interrogé sur les recommandations à soumettre au peuple du Sahara occidental, le diplomate britannique précise que cela “est une question laissée aux négociations en cours”. Prenant le soin de rappeler que la partie marocaine a formulé une proposition et qu'une autre proposition de l'autre côté est depuis longtemps soumise à la négociation, l'ambassadeur de Londres aux Nations unies dit : “Nous croyons que les négociations reposent sur une base pour aller de l'avant avec ce processus.” Par ailleurs, Dumisani Kumalo, l'ambassadeur sud-africain, qui préside le Conseil de sécurité pour le mois d'avril, a révélé que des consultations sur le Sahara occidental avant le renouvellement du mandat de la Minurso sont prévues, et qu'il a été décidé de s'en tenir au rapport du secrétaire général de l'ONU, M. Ban Ki-moon. Soulignant que “Van Walsun avait indiqué qu'il a fait part de son opinion personnelle. Nous avons décidé de nous en tenir au rapport du secrétaire général”. Considérant que le contenu des commentaires soumis par Van Walsum au Conseil sont “en contradiction” avec le rapport du secrétaire général de l'ONU soumis au débat du Conseil, le diplomate sud-africain a fait remarquer : “Si nous empruntons cette voie, nous devrions alors dire aux Palestiniens de renoncer à leurs revendications également.” Réagissant à cette surprenante prise de position de l'envoyé personnel du secrétaire général des Nations unies, le président de la République arabe sahraouie démocratique (Rasd), Mohamed Abdelaziz, a indiqué dans une déclaration à l'agence espagnole d'information EFE que les déclarations de l'envoyé personnel du secrétaire général de l'ONU au Sahara occidental, Peter van Walsum, “le disqualifient automatiquement en sa qualité de médiateur et encouragent le retour aux hostilités”, en réaction aux propos de Walsum. K. ABDELKAMEL