Les dirigeants japonais et ceux de l'Union européenne (UE) ont fait part de leur inquiétude hier face à la crise alimentaire mondiale et ont réclamé des actions d'urgence pour aider les pays en voie de développement à vaincre la pauvreté, lors d'un sommet à Tokyo. Le Premier ministre japonais, Yasuo Fukuda, le président en exercice de l'UE et Premier ministre slovène, Janez Jansa, et le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso, se sont rencontrés dans la capitale japonaise dans le cadre d'un “sommet Japon-UE”. “Les dirigeants du sommet ont noté avec beaucoup d'inquiétude les tendances à la hausse du prix des matières premières et des sources d'énergie, et en particulier les prix de la nourriture et du pétrole”, ont-ils déclaré dans un communiqué commun. Ils ont souligné “la nécessité urgente de s'occuper de ce problème, notamment en raison de son impact sur les efforts des pays en développement pour vaincre la pauvreté et atteindre les objectifs de développement du millénaire” de l'ONU. “Nous espérons pouvoir mobiliser la communauté internationale pour un effort supplémentaire dans l'aide au développement, notamment pour l'Afrique”, a précisé M. Barroso lors d'une conférence de presse. Le président de la Commission européenne a jugé à cet égard “inquiétante la baisse de l'aide publique au développement en 2007 pour la deuxième année consécutive”. “J'espère sincèrement que la présidence japonaise (du G8 cette année) remettra les objectifs du développement du millénaire sous les feux de l'attention mondiale”, a-t-il ajouté. M. Fukuda a, pour sa part, simplement déclaré que le Japon et l'UE s'étaient “mis d'accord pour maintenir une coopération étroite” sur la question de la hausse des prix alimentaires. Le Programme alimentaire mondial (PAM) a appelé, mardi dernier, à une mobilisation internationale contre le “tsunami silencieux” que constitue, selon lui, la crise alimentaire mondiale, menaçant d'entraîner dans la famine des dizaines de millions de personnes supplémentaires, selon l'organisation.