Ces élèves se trouvent dans des régions rurales qui n'offrent pas de commodités susceptibles d'attirer des candidats pour prendre en charge l'enseignement de cette langue. Le ministre de l'Education nationale était présent, jeudi à l'Apn, dans le cadre des questions orales aux membres du gouvernement pour répondre à une interpellation d'un député sur le problème des élèves qui ne suivent pas les cours de français au cycle primaire dans certaines régions du pays. Si le problème est connu, des responsables de l'éducation du moins, c'est la première fois, en revanche, que le chiffre est révélé. Ils sont, en effet, selon Boubekeur Benbouzid, 10 196 élèves à ne pas suivre d'enseignement dans la langue de Molière, soit un pourcentage de 1,38% sur les 737 540 élèves concernés par cette matière. Ces élèves fréquentent des écoles qui sont dans les wilayas de Souk-Ahras, Djelfa, Tamanrasset et Laghouat. Mais pas dans la wilaya de Ghardaïa. Conséquence de cette situation “structurelle”, ces élèves seront dispensés de l'épreuve de français à l'examen de 6e. Cela en application de la décision 8 du 15 avril 2007 en matière de dispense qui stipule que les élèves candidats qui n'ont pas suivi un enseignement régulier du français durant leur cursus scolaire en sont dispensés. Le ministre de l'Education nationale assimile cette situation à “une irrégularité”, dans la mesure où l'enseignement du français est dispensé dans tout le système éducatif. Sauf pour les trois wilayas en question et en zone rurale, en raison, a-t-il expliqué, de l'insuffisance d'encadrement. M. Benbouzid a assuré que ces élèves pourront suivre l'enseignement de cette matière dans le moyen grâce à une méthode pédagogique adaptée afin qu'ils puissent “rattraper rapidement” leurs camarades l'année suivante et poursuivre normalement l'étude de cette langue et subir plus tard l'épreuve de langue étrangère lors des examens du BEM et du baccalauréat. “Nous œuvrons à mettre en place les moyens nécessaires pour l'enseignement normal de cette matière dans toutes les écoles de la République au nom du principe de l'équité et de l'égalité des chances pour nos enfants”, a dit le ministre en évoquant l'enseignement de certaines langues étrangères. S'agissant précisément des enseignants du français, “nous n'avons pas encore atteint une couverture totale et globale des besoins du secteur, sachant que le taux de déficit est faible dans le cycle primaire et se limite à certaines wilayas”. Ce déficit est dû, selon le ministre, au fait qu'il n'existe qu'un nombre d'enseignants qui acceptent d'exercer dans les régions éloignées et du manque d'enseignants dans cette discipline. Afin de remédier à cette situation, a dit M. Benbouzid, son département a pris une batterie de dispositions à partir de l'année scolaire 2004-2005, tels le recrutement de licenciés en langue française et en interprétariat et de suppléants parmi les universitaires et les enseignants du français retraités, outre la mise en place d'un système coordonné et complémentaire entre les wilayas pour orienter le surplus d'enseignants en accompagnant cette démarche de mesures incitatives. Le ministre ne donne pas, cependant, de précisions sur la nature de ces mesures. N. S.