Benbouzid assure qu'« il n'y a pas eu de fuite de sujets du baccalauréat depuis 1989 ». Il n'y aura ni fuite de sujets ni erreurs dans les sujets des épreuves du baccalauréat. » Ce sont là les assurances données jeudi par M. Benbouzid, ministre de l'Education nationale, aux députés lors d'une séance plénière consacrée aux questions orales. Etant absent de l'hémicycle, c'est M. Khedri, ministre des Relations avec le Parlement, qui a livré des explications à l'élu qui s'interrogeait quant aux précautions prises pour éviter de rééditer le scénario de l'année dernière. En effet, chaque année, des erreurs, pas des moindres, sont constatées dans les sujets de l'examen le plus important dans le cursus d'un élève. Un examen sanctionnant douze années d'études. Qui ne se rappelle pas du scandale de l'année 2007. Une erreur dans l'épreuve de mathématiques qui a obligé le ministère à sortir de sa réserve pour essayer de minimiser la situation en arguant qu'il ne s'agit nullement d'une erreur mais plutôt d'un problème d'incompréhension. M. Khedri s'est appuyé sur cet exemple pour annoncer qu'il n'y a jamais eu d'erreurs dans les sujets. « En 2007, ce n'était pas une erreur mais un problème d'incompréhension que le ministère a rattrapé immédiatement », s'est défendu le ministre, en ajoutant : « Le bac est un examen important, donc nous veillons à ce qu'il se déroule dans de bonnes conditions. Sachez que depuis 1998, il n'y a pas eu de fuite de sujets du bac. D'ailleurs, cela est impossible au regard des mesures strictes prises dans ce sens par les autorités concernées. Des mesures qui ont été renforcées cette année », a-t-il observé. Rappelant le dispositif visant à garantir le bon déroulement de l'opération de correction, le ministre a noté que la prime des correcteurs sera revue à la hausse cette année. Se voulant plus explicite, l'orateur est revenu sur le processus suivi dans le domaine de la correction. « Aucun correcteur n'est capable de corriger plus de 500 copies en 14 jours. Chaque copie est corrigée deux fois, si un grand écart est constaté entre les deux corrections, alors une troisième correction s'impose avec l'éventualité de poursuivre l'enseignant en justice en cas de manquement avéré », a soutenu le représentant du gouvernement. DES ELÈVES PRIVES DE COURS DE FRANçAIS Pour ce qui est des mesures prises dans ce sens figure la possibilité pour le chef du centre de correction de prendre des copies au hasard pour s'assurer de la qualité de la correction. Il est par contre interdit au chef de centre de s'enquérir des informations personnelles concernant le candidat. « Cette nouvelle stratégie vise beaucoup plus à préserver la crédibilité du baccalauréat et à donner à tous les candidats la chance de réussir dans un cadre équitable », a expliqué le ministre. Sur un autre registre, un député s'est interrogé sur le déficit enregistré en matière d'enseignants de langue française. Dans certaines régions, les élèves sont privés de cours de français faute de disponibilité d'enseignants. Ce problème ne date pas de cette année mais remonte à plusieurs années. Répondant à la place du ministre de l'Education nationale, M. Khedri a indiqué que le ministère de l'Education nationale a décidé en coordination avec d'autres secteurs de mettre en place une série de mesures en vue de combler ce manque, et ce, dans 11 wilayas du pays. Il s'agit des régions d'Adrar, Chlef, Laghouat, Tamanrasset, Djelfa, M'sila, Ouargla, El Bayadh, El Oued, Khenchela et Ghardaïa, où le manque d'enseignants de la langue française a été essentiellement constaté au niveau des classes primaires. Le département de M. Benbouzid a, à cet effet, décidé le recrutement de licenciés en langue française et en traduction et d'étudiants universitaires en quatrième année de littérature française, outre le rappel d'enseignants retraités. Il a également été décidé la mise en place d'un système de coordination entre wilayas pour le recrutement de l'excédent d'enseignants de la langue française que connaissent certaines régions, en mettant en avant plusieurs avantages tels que la garantie d'un logement. Avec la réduction de la durée de l'enseignement primaire à cinq années, M. Khedri a rappelé que l'excédent d'enseignants qui en découlera servira à combler le manque d'enseignants dans certaines écoles. Sur un autre volet ayant trait au problème des constructions précaires, Noureddine Moussa, ministre de l'Habitat et de l'Urbanisme, a révélé que le parc national de constructions précaires compte 553 000 logements, soit 8% du parc global des logements en Algérie. Dans ce sillage, le représentant du gouvernement a indiqué que l'Etat a pris les mesures appropriées à même de permettre l'éradication de ces constructions, tout en précisant que la loi de finances 2008 a consacré une enveloppe financière pour la réalisation de 70 000 logements. 15% d'entre eux sont concentrés dans quatre villes principales, à savoir Alger, Annaba, Oran et Constantine, soit près de 85 000 logements précaires sur les 553 000 existants. Evoquant les vieilles constructions ou celles menaçant ruine, le ministre a affirmé que les autorités ont consacré 840 millions de dinars pour effectuer des opérations d'expertise avant de procéder à la restauration. Par ailleurs, à une question sur les dépassements pouvant être enregistrés dans l'attribution de logements au niveau des commissions de daïra créées récemment et chargées de la distribution des logements, notamment après l'information faisant état de la mise à l'écart des élus locaux, le ministre a démenti en affirmant que les présidents d'APC sont des membres à part entière de ces commissions et les présidents d'APW sont membres des commissions de recours et aucun de ces membres n'a été mis à l'écart.