Le projet de résolution actuellement en discussion au Conseil de sécurité des Nations unies ne tient pas compte du point de vue personnel de l'envoyé personnel du SG de l'ONU, et recommande “la poursuite et l'intensification des négociations en vue d'aboutir à une solution mutuellement acceptable garantissant le droit à l'autodétermination du peuple du Sahara occidental conformément aux résolutions 1754 et 1783”. Le Conseil de sécurité de l'ONU adoptera le 29 avril prochain une nouvelle résolution sur le Sahara occidental. Selon M'hamed Khaddad, membre de la direction nationale du Polisario, la résolution appellera à la poursuite et à l'intensification des négociations entre les deux parties au conflit, le Polisario et le Maroc, comme le recommande le secrétaire général de l'ONU dans son rapport. Dans des déclaration faites à Londres, le responsable sahraoui a indiqué que la quasi-totalité des membres du Conseil de sécurité “ont dit clairement qu'ils s'en tenaient aux recommandations contenues dans le rapport du secrétaire général Ban Ki-moon, préconisant la poursuite des négociations entre les deux parties en conflit, le Polisario et le Maroc, ainsi que la prorogation du mandat de la Minurso pour six mois”. Selon lui, Peter Van Walsum a essuyé “un double échec : le premier a été le refus de Ban Ki-moon d'accepter d'inclure son point de vue dans le rapport au Conseil et le deuxième a été le refus du Conseil de cautionner son approche”. Pour le coordonnateur du Polisario avec la Minurso, Van Walsum “s'exclut lui-même en tant que médiateur parce qu'il a pris fait et cause en faveur des thèses de l'une des parties alors que Ban Ki-moon et le Conseil n'acceptent pas de le suivre”. Il ajoutera que le projet de résolution actuellement en discussion “ignore complètement le point de vue de Walsum et demande, comme le recommande le Secrétaire général dans son rapport, la poursuite et l'intensification des négociations en vue d'aboutir a une solution mutuellement acceptable garantissant le droit à l'autodétermination du peuple du Sahara occidental conformément aux résolutions 1754 et 1783”. Par ailleurs, la porte-parole du secrétaire général de l'ONU, Mme Michèle Montas a affirmé, en réponse à une question de savoir pourquoi le rapport du Secrétaire général ne contenait pas les conclusions de Walsum, que Ban Ki-moon ne partage pas les opinions de ce dernier. Ainsi, le seul document auquel se réfère habituellement le Conseil de sécurité est le rapport du secrétaire général qui contient les recommandations de l'envoyé personnel et du coordonnateur de la Minurso. Ban Ki-moon écrit dans le chapitre “observations et recommandations” que “compte tenu du quatrième cycle de pourparlers tenu sous les auspices de l'Organisation des Nations unies ainsi que de l'évaluation de la situation par mon envoyé personnel, je recommande au Conseil de sécurité de demander de nouveau aux parties en conflit, le Maroc et le Front Polisario, d'engager une phase de négociations plus intenses et portant davantage sur les questions de fond”. Dans le même ordre d'idées, il poursuivra : “Je recommande aussi que, ce faisant, le Conseil engage les parties à négocier sans aucune condition préalable. Mon envoyé personnel s'est déclaré disposé à présenter aux parties et au Conseil de sécurité un exposé sur la voie à suivre.” En outre, M'hamed Khaddad soulignera que dans sa présentation devant le Conseil de sécurité, Peter Van Walsum admet que pour la communauté internationale il est “reconnu que le Front Polisario a le point de vue le plus fort juridiquement” et qu'“aucun pays ne reconnaît la souveraineté du Maroc sur la moindre parcelle du Sahara occidental”. À signaler que des sources diplomatiques ont indiqué que l'envoyé personnel de Ban Ki-moon au Sahara occidental est retourné dans son pays, les Pays-Bas, immédiatement après la présentation, le 21 avril 2008, de son analyse devant les membres du Conseil, et que ce départ précipité est interprété par plusieurs diplomates à New York comme la conséquence de la non-acceptation de son approche par les membres du Conseil. D'autres sources ont indiqué que Van Walsum “savait que son point de vue allait être rejeté d'autant qu'il l'avait déjà été par le secrétaire général” et que lui-même “a tenu à l'exprimer, visiblement pour signifier son échec et se préparer à quitter son poste”. Affaire à suivre ! K. ABDELKAMEL