Le Salon international des productions et de la santé animales (Sipsa) se tiendra du 14 au 17 mai prochain au Palais des expositions des Pins-Maritimes d'Alger. Organisé par la société Expovet pour la huitième année consécutive, le Sipsa a atteint désormais une véritable dimension internationale de par le nombre et surtout la qualité des participants. Ces professionnels, qui ont fait leur preuve à travers le monde, voient en le marché algérien une opportunité sûre pour réaliser de bonnes affaires. Le salon se veut un rendez-vous incontournable qui regroupe des industriels nationaux et internationaux. Expovet réserve pour cela une surface couverte de quelque 8 000 m2 et une autre de 3 500 m2 à l'extérieur dédiée aux machines agricoles et aux équipements d'élevage. Le Sipsa est devenu l'un des salons les plus importants et prestigieux de la rive sud de la Méditerranée. La précédente édition a accueilli d'ores et déjà plus de 220 entreprises dont 40 nouvelles. Pour 2008, il est attendu 350 exposants. Si le 7e Sipsa a enregistré 15 000 visiteurs professionnels, Expovet s'attend pour le mois de mai prochain à ce qu'environ 20 000 personnes visitent les pavillons réservés à cette occasion. Deux principaux thèmes seront dédiés à cette manifestation. Le premier a trait à l'application des biotechnologies à la reproduction bovine. La production laitière et la couverture des besoins nationaux seront ainsi abordées dans cet atelier. La problématique posée concerne bien entendu cette fameuse hausse des prix de la poudre du lait sur le marché international qui n'a pas été sans conséquence sur le fonctionnement de la filière en Algérie. La commercialisation du lait pasteurisé en sachet a connu, en effet, de sérieuses perturbations pendant de longs mois. La production de lait pasteurisé, qui représente 90% de l'activité des laiteries, est tributaire des importations de la poudre sachant que le lait de vache collecté n'a qu'un taux d'intégration de 30%. Selon certaines statistiques, l'Algérie ne compte qu'environ 900 000 vaches laitières. D'où l'intérêt, de continuer à importer ce produit. L'augmentation des prix au niveau international avait suscité les craintes des producteurs nationaux de lait, d'autant qu'ils sont tenus de puiser dans leurs stocks sans pouvoir remplacer les quantités utilisées par de nouveaux achats. Chaque unité, qui produit 200 000 litres de lait pasteurisé/jour, perdait à cause de la hausse des prix de la poudre qui avait atteint il y a quelques mois 5 035 dollars US sur les marchés internationaux, plus de 3 millions de DA. En Algérie, si cette hausse des prix n'était pas jugulée à travers une stratégie de soutien par l'Etat au gré d'actions de subvention, elle aurait entraîné inéluctablement l'effondrement de l'ensemble du tissu industriel réalisé autour de la filière lait. L'autre problématique, qui sera abordée au cours de cette rencontre, a trait à la filière avicole. L'Association nationale de la filière avicole (ANFA) craint pour l'avenir de la profession. Ce dernier sera, selon les dirigeants de cette organisation, difficile à cause de la flambée des prix des céréales sur le marché international, des accords avec l'Union européenne et l'Organisation mondiale du commerce. “La situation est tellement alarmante que le secteur de l'aviculture risque de s'effondrer si des mesures appropriées et urgentes ne sont pas prises”, déplore l'association. Les exploitants n'écartent pas le risque de perdre quelque 50 000 postes d'emploi d'autant plus que de multiples exploitations individuelles sont d'ores et déjà à l'arrêt. Offre en lait “10% de la production seulement collectés” L'Algérie produit actuellement les deux tiers de ses besoins : 2,5 milliards de litres. Le hic, c'est que 10% seulement de cette production sont collectés. Phénomène qui encourage la dépendance des unités de transformation en poudre de lait importée. Badreddine KHRIS