Les nouvelles techniques médicales permettent aux couples stériles de procréer dans certains cas. Qu'en pensent les oulémas ? Bien avant que les religieux ne se saisissent de ce dossier épineux, les médecins ont trouvé des réponses adéquates en se référant à la déontologie, pour s'interdire tout acte en contradiction avec les lois de la nature. C'est ainsi que les praticiens, dès le début de la procréation médicalement assistée (insémination artificielle ou fécondation in vitro), avaient déjà déterminé les lignes rouges à ne pas franchir. C'est ainsi qu'ils ont banni les choix relatifs au sexe et à la couleur de l'enfant. Le débat s'était ensuite porté sur l'usage des embryons à des fins de recherche et, cette fois aussi, les médecins se sont référés à la déontologie qui a mis des règles à ce genre d'activité autorisée dans des cas bien précis. La procréation médicalement assistée est venue aider la nature pour permettre à des couples, jusque-là stériles, de devenir parents. Toutes les autres voies, comme le clonage humain, sont écartées par des travaux médicaux, même si pour des essais, des vétérinaires ont réussi à cloner des animaux. Au jour d'aujourd'hui, aucune tentative sur l'homme n'est clairement annoncée. Selon des sources pas toujours fiables, certains essais sur le clonage humain ont eu lieu, mais tous auraient échoué. Les oulémas se sont, pour leur part, emparé du sujet pour légiférer en recourant cette fois aux textes religieux, au Coran et à l'exégèse (interprétation du Coran et du hadith). Le Haut Conseil Islamique a organisé à cet effet une journée scientifique sur le sujet, ce dimanche à l'hôtel El-Aurassi d'Alger. Le Pr Mohamed Yacoubi, un professeur en gynécologie et savant en sciences islamiques venu du Maroc, a animé une conférence très suivie par une nombreuse assistance. Le professeur a rappelé ce que l'islam autorise en matière de procréation médicalement assistée. “Avant toute chose, le mariage est la condition sine qua non avant d'entreprendre des démarches en vue de profiter des bienfaits de la procréation médicalement assistée”, affirme l'éminent professeur. Toutes les techniques sont permises aux couples stériles pour parvenir à avoir un enfant, exceptées celles faisant appel à des donneurs étrangers. Le don des organes génitaux est lui aussi proscrit en islam qui interdit par ailleurs le choix du sexe du bébé, ou toute manipulation génétique dans le but de choisir les caractéristiques physiques de l'enfant (couleur de la peau, des yeux, etc.). Le clonage humain est lui aussi interdit dans la religion musulmane qui, tout en encourageant la perpétuité de la vie, refuse toute manipulation contraire aux lois de la nature. À la lecture des fetwas rendues par les oulémas, on se rend compte que les médecins ont, eux aussi, pris en considération les limites à ne pas franchir. Dans les pays musulmans, la pratique de la procréation médicalement assistée est assurée selon les préceptes de l'islam, car ceux qui la pratiquent sont de cette religion. Dans les autres pays du monde, certaines pratiques contraires à la religion sont d'usage, mais toujours loin de tout esprit mercantile. De toutes les manières, telle que pratiquée dans les pays musulmans, la procréation médicalement assistée respecte les préceptes de l'islam contenues dans nombre de fetwas rendues par des exégètes de renom. Saïd ibrahim