Après les évènements de Kabylie, ce corps a fait sa mue et a compris que celui qui n'arrive pas à se remettre en cause ne peut évoluer. L'activité de la Police judiciaire, enregistrée durant le 1er trimestre 2008, s'est illustrée par le constat de plus de 14 000 infractions dont 1 303 crimes et l'exécution de 2 933 mandats de justice ayant conduit à l'arrestation de 19 896 personnes. La comparaison avec le 1er trimestre 2007 fait ressortir une hausse de 50% en matière d'affaires traitées et de 57% en matière de personnes arrêtées (12 690 personnes pour le 1er trimestre 2007). Ce qu'il faut retenir pour l'activité des unités de gendarmerie, c'est essentiellement la montée en puissance des affaires élucidées qui représentent 85% et la prédominance du renseignement dans le traitement des faits répréhensibles qui est de l'ordre de 58%, alors que le dépôt de plaintes constitue 36% seulement. Ayant pris connaissance qu'il fallait concevoir une approche globale en matière de lutte contre la criminalité en vue de revaloriser les conditions d'exercice de la Police judiciaire et renforcer les capacités de renseignement et d'analyse criminelle, le commandement de la Gendarmerie nationale a décidé d'insuffler une nouvelle dynamique aux conditions d'exercice de la Police judiciaire. La matérialisation tangible des preuves judiciaires a imposé l'intégration de l'analyse criminelle dans l'enquête de la Police judiciaire et dans l'évaluation du phénomène criminel de manière générale. La Police scientifique comme l'analyse criminelle apportent à l'enquêteur les moyens d'accomplir sa mission et de confronter les résultats d'expertise aux données recueillies sur le terrain. Aussi l'aspect analytique des renseignements issus d'enquêtes judiciaires permet de développer une meilleure prévention de la criminalité et une réponse adaptée à une criminalité spécifique et croissante, voire la possibilité d'une anticipation de nouveaux faits criminels. S'inscrivant dans cette logique, la Gendarmerie nationale a privilégié la mise en place de banques de données, les expertises, les analyses criminalistiques et la réorganisation de l'appareil de formation. Pour revenir à l'activité de la Police judiciaire enregistrée durant les trois mois de l'année en cours, la Gendarmerie nationale a traité 3 620 affaires dans le cadre de la criminalité organisée et procédé à l'arrestation de 6 267 personnes. Il est relevé une hausse de 25% en matières d'affaires constatées et de 28% en ce qui concerne les personnes interpellées. Durant cette période, plus de 4 900 kg de kif traité ont été saisis, et il a été découvert à Adrar des plantations de drogues cultivées sur 31 hectares d'où la saisie de 17 466 pieds de pavot à opium et 2 510 plants de cannabis. Les quantités de kif traité saisies sont introduites à partir de la bande frontalière ouest et sud-ouest sur l'axe Tlemcen-Naâma et Béchar. En matière d'affaires liées aux atteintes aux personnes, aux biens à la famille, aux bonnes mœurs et à la tranquillité publique, les unités de la gendarmerie ont traité 5 463 affaires ayant engendré l'arrestation de 7 362 personnes. Aussi, il ressort que le nombre de personnes ayant fait l'objet de mesures de garde à vue (5 956) constitue un taux de 30% par rapport au nombre global des personnes arrêtées. Cette indication traduit que le recours à cette mesure est exceptionnel, et cette prudence est confortée par le nombre de personnes écrouées par les magistrats qui est supérieur aux personnes ayant fait l'objet de garde à vue soit 7 325. Le programme de modernisation, mis en œuvre par la Gendarmerie nationale pour faire face à l'étendue des dommages causés par les activités de la criminalité dans les domaines économiques, de la santé, de la sécurité des personnes, ainsi que de l'environnement, permettra en même temps d'offrir le maximum de garantie aux citoyens quant à la préservation de leurs droits. Le changement étant une nécessité, la gendarmerie a exprimé sa volonté d'être un grand service public à l'écoute des préoccupations légitimes de sécurité exigées par le citoyen. La dynamique qu'elle connaît n'est plus à démontrer et elle s'inscrit en droite ligne avec les objectifs d'une politique de sécurité nationale cohérente et efficace tracés par le président Bouteflika. Elle est assortie par un travail pédagogique, de sensibilisation et de communication, non pas comme tient à le préciser le chargé de communication de cette institution, pour améliorer l'image de la Gendarmerie nationale, mais pour encourager l'action du gendarme sur le terrain et convaincre au quotidien. Après les évènements de Kabylie, ce corps a fait sa mue et compris que celui qui n'arrive pas à se remettre en cause ne peut évoluer. Le général major Bousteïla Ahmed, tel un métronome, après avoir identifié dès son arrivée les problèmes, a opéré une vaste campagne d'assainissement qui lui a permis de s'engager dans des projets structurants en faisant confiance à de jeunes diplômés qu'il n'a pas hésité à faire inscrire dans les plus grandes universités étrangères pour parfaire leurs connaissances. A. A.