En l'absence des autorités locales, les habitants de cette localité exploitent la pierre taillée romaine pour construire leurs maisons El-Kharba, la bien nommée, aujourd'hui un bidonville de Béni Ouelbane, dans la daïra de Sidi Mezghiche, est habité par environ 135 familles qui occupent ce site historique de 2 km2 en continuelle dégradation. Pourtant, il existe bien un décret interdisant les constructions sur les sites historiques et qui oblige les communes à la préservation du patrimoine culturel. El-Kharba, l'ex-cité romaine, Celtianus, tel que citée dans un document de S. Ghezel. Celtianus était alors occupée par les alliés de Rome, les Celtes principalement des familles nobles, qui exploitaient les terres fertiles de cette région essentiellement agricole. Autre époque, autre mœurs, de Celtianus, l'opulente, à El-Kharba, la misérable. Encouragés par l'insouciance des autorités qui se sont succédé au niveau de cette commune, les habitants ne se gênaient point de puiser du terroir en exploitant la pierre taillée romaine pour construire leurs maisons. D'autant que leurs creusements pour les fondations sont fructifiés par des découvertes d'objets de valeurs archéologiques comme les sarcophages, les colonnes, les vases et les pièces de monnaie romaines en or ainsi que des objets de garniture de maison qui sont revendus aux pilleurs du patrimoine national, rapportent des citoyens. Selon un cadre en archéologie, la direction de la culture de la wilaya de Skikda a voulu organiser un séminaire pour les P/APC sous le thème de “Comment gérer le patrimoine culturel” mais sans suite. Actuellement, il ne reste de Celtianus que des stèles funéraires déposées au niveau du jardin de l'APC. Celtianus et Kalàt El-Kolla, à Ouled Hbaba, dans la commune d'El-Harrouch, sont des sites de grande importance historique qui sont appelés à disparaître si les mesures nécessaires ne sont pas prises pour leur préservation. “Ces sites historiques n'ont besoin que d'un petit budget pour les doter d'un clôture, pour effectuer des opérations de maintenance, le désherbage et la bonne gestion des sites”, nous dira un professionnel de l'archéologie. Cependant, à cause de l'importance de la wilaya de Skikda en matière de découvertes archéologiques qui se sont intensifiées depuis 1995, notre interlocuteur révèle que le ministère de la Culture a donné instruction quant à la création d'une antenne pour la gestion des biens culturels protégés relevant de l'Office national de la gestion des biens culturels.En dépit du trésor historique que recèle cette wilaya, le mois du patrimoine national risque de passer inaperçu à Skikda. A. Boukarine