Ce grand chantier pâtit d'une insuffisante coordination entre les départements concernés. Conséquence : le rendez-vous avec la compétitivité est de nouveau reporté. Plus de 600 petites et moyennes entreprises (PME) ont émis le vœu de prendre part au programme national de mise à niveau initié par le ministère de la PME/PMI et de l'artisanat. Si plus de 380 PME ont juste affiché leurs intentions dans ce sens, il n'en demeure pas moins que 229 autres ont formulé officiellement leur demande. Le département de M. Mustapha Benbada accueille avec satisfaction l'adhésion de ces entreprises à cette opération d'envergure nationale. C'est dire que l'action de mise à niveau concrétisée avec l'EDPME, relevant de l'Union européenne s'est avérée une réussite et a apporté ses fruits en termes de sensibilisation des PME. Dans une première étape, il a été identifié quelque 50 entreprises qui répondent aux critères de sélection. Deux secteurs sont représentés essentiellement parmi ces 600 PME : le BTP de par le programme d'un million de logements et le tourisme compte tenu du programme tracé par le ministère d'ici à 2025. Des formations sont prévues dans ce cadre. Les thèmes portent sur le management de projet pour le premier secteur et l'hygiène et l'accueil pour le second. Par ailleurs, le ministre souhaite qu'une instance stratégique chargée de la mise à niveau à travers une action cohérente qui regroupera tous les secteurs concernés. Pour lui, la mise à niveau des entreprises industrielles, notamment celles qui emploient plus de 50 personnes doit avoir l'accord de son département et celui de Abdelhamid Temmar. “Nous devons prendre en charge ces entreprises qui nous sollicitent en attendant que le ministère de l'industrie mette en œuvre son programme. Il y a une demande exprimée, il faut la satisfaire”, explique M. Benbada qui écarte toute idée de leadership ou de chevauchement de prérogatives avec son collègue de l'industrie. “Je suis d'accord pour la coordination, mieux, la fusion de tous les programmes de mise à niveau”, ajoute-t-il. Sur un autre registre, le fonds de garantie, Fgar, a assuré l'accompagnement de quelque 273 entreprises jusqu'au mois d'avril dernier soit une hausse de 9% par apport à décembre 2007. L'enveloppe totale mobilisée par le Fgar est estimée à 7 milliards de DA en 2008 soit une augmentation de 11% en comparaison à décembre 2007. Interrogé en marge de la rencontre d'évaluation des activités des directeurs de wilayas des PME sur les contraintes qui provoquent la réticence des entreprises à se lancer dans la mise à niveau, M. Benbada évoque l'appréhension des opérateurs à s'ouvrir pour le diagnostic de leurs entreprises et se soucient trop de la transparence exigée dans le processus de mise à niveau. Il parle en outre de l'environnement économique qui, selon lui, n'est pas toujours saint. Allusion, est certainement faite à l'informel et la concurrence déloyale qui en découle. Quant aux avantages, suggère-t-il, ils doivent être plus attractifs et concerner les entreprises qui s'engagent dans le programme de mise à niveau. Ainsi, la bonification des taux d'intérêts doit être, propose-t-il, plus importante de sorte à convaincre les opérateurs. Les deux tiers des PME qui ont bénéficié du programme Méda 1 ont, affirme le ministre, enregistré une réussite et ont vu plusieurs aspects liés à leur activité tels que la production, la gestion, le rapport qualité-coût… améliorés. Le ministère a également ouvert récemment un atelier traitant de l'intermédiation bancaire. Toutes les banques ainsi que l'Association des banques et des établissements bancaires (Abef) ont donné leur accord de principe à ce propos. Avec l'Abef, des discussions sont engagées pour trouver les voies et moyens d'institutionnaliser le rating (notation des entreprises). Abordant l'état d'avancement des projets de son secteur, Mustapha Benbada a exhorté les directeurs de wilaya pour une meilleure mobilisation et à doubler d'efforts afin de parachever les différents chantiers entamés ayant trait au soutien et à l'accompagnement des PME, dans les délais impartis. Il souligne que 8 projets ont été de ce fait achevés, 19 autres sont en cours et ont atteint un avancement acceptable tandis que 20 autres sont à leur début de réalisation. Le taux de réalisation global est, indique-t-il de 50%. Pour les 19 projets non encore concrétisés, il a demandé aux directeurs d'être au rendez-vous avant la fin novembre prochain. Badreddine KHRIS