Près d'une semaine après le déplacement de Michèle Alliot-Marie, ministre de l'Intérieur de la République française, le président Nicolas Sarkozy vient d'instruire son ministre des Affaires étrangères, Bernard Kouchner, afin de se rendre à Alger lundi. Mission : aborder à nouveau avec les hauts responsables du gouvernement algérien le dossier de l'Union pour la Méditerranée. La porte-parole du ministère français des Affaires étrangères, Pascale Andréani, a indiqué que “le principal objectif de ce déplacement est d'aborder avec nos partenaires algériens le dossier de l'Union pour la Méditerranée, dont l'Algérie doit être un acteur majeur”. M. Kouchner “sera porteur d'un message du président” Nicolas Sarkozy et “la relation bilatérale franco-algérienne” sera également à l'ordre du jour six mois après la visite d'Etat du président français, selon la porte-parole. “Cette visite sera enfin l'occasion d'aborder l'ensemble des questions régionales et internationales”, a souligné la porte-parole du Quai d'Orsay. Michèle Alliot-Marie avait déclaré à l'issue de son déplacement à Alger la semaine dernière que Paris était en train de bâtir une “relation d'exception” avec l'Algérie, qu'elle a qualifiée de “partenaire stratégique de la France”. “Nous sommes en train de bâtir une relation d'exception avec l'Algérie afin de mettre en œuvre la feuille de route” donnée par les présidents français et algérien lors de la visite d'Etat de Nicolas Sarkozy en décembre 2007, a-t-elle ajouté. Mme la ministre de l'Intérieur française avait évoqué l'Union pour la Méditerranée en démentant les rumeurs sur le partage des rôles dans l'organigramme du projet ou l'Algérie serait exclue. Selon des informations non confirmées, le Maroc prendrait le secrétariat général, la Tunisie le siège et l'Egypte bénéficierait de la présidence de l'union. Ce qui aurait suscité la colère des Algériens qui voient mal leur participation au sommet de Paris qui aura lieu le 13 juillet prochain, si le pays ne figure pas dans le processus de construction du projet de l'Union pour la Méditerranée. Les entretiens Bouteflika-Michèle Alliot-Marie n'auraient, selon des indiscrétions, pas abouti à convaincre Alger de participer au sommet de Paris. D'où la décision du président Sarkozy d'envoyer son ministre des Affaires étrangères après-demain à Alger pour tenter de persuader l'Algérie d'adhérer à la réunion du 13 juillet. Mais il reste à savoir ce que ramènera comme propositions Bernard Kouchner afin de faire revenir Alger sur sa décision de boycotter le sommet de Paris au cas où bien entendu elle serait totalement écartée dans l'organigramme. Salim Tamani