Dans son dernier rapport publié à la fin d'avril, le Conseil international des céréales (CIC) constate que les cotations à l'exportation du blé “ont nettement reculé” avec le début des moissons dans l'hémisphère nord. Après avoir connu une crise jamais égalée, le marché des céréales, notamment les blés, semble fléchir ces dernières semaines sous l'impulsion de prévisions qui ont permis de détendre les cours internationaux. Cette tendance vient d'être confirmée par le Conseil international des céréales (CIC) dans son dernier rapport publié à la fin d'avril. “Le mois dernier a vu de nouvelles envolées des cours internationaux du riz, mais les valeurs du blé se sont repliées sous l'effet des perspectives généralement favorables pour la prochaine récolte”, constate, en effet, le CIC qui relève que les cotations à l'exportation du blé “ont nettement reculé” avec le début des moissons dans l'hémisphère nord. Selon l'organisation, “on s'attend désormais à ce que la récolte de l'Inde égalise le record de l'an dernier”. C'est là un autre facteur qui a influé sur les cours des blés qui ont reculé cette semaine de 13 à 15 euros la tonne (le prix de la tonne étant aux environs de 600 euros). Le marché du blé poursuit, donc, actuellement sa détente favorisée par une nette progression des surfaces emblavées dans l'ensemble de l'hémisphère nord d'une part, mais également par des conditions climatiques qui restent actuellement favorables aux développement des cultures au niveau mondial. L'attention se porte dorénavant essentiellement sur les perspectives en nouvelle récolte qui restent particulièrement optimistes comme le souligne le rapport du CIC. Un paysage qui tranche profondément avec ce qu'a connu le marché des céréales depuis l'année dernière avec une explosion des cours qui ont parfois atteint des pics invraisemblables. Cependant, le constat fait cette semaine par le CIC pousse à l'optimisme. En effet, selon le dernier rapport, la production mondiale pourrait progresser de +6,9% cette année, ce qui permettrait par la même occasion une reconstruction des stocks sur les niveaux de la campagne 2006/2007. Néanmoins, à deux mois des récoltes européennes, les craintes d'incidents climatiques apportent encore et toujours des éléments de soutien au marché et permettent de limiter le repli des cours. Dans ses premières prévisions de l'offre et de la demande de céréales pour 2008/09, le CIC envisage un modeste redressement des stocks mondiaux de blé. Les prévisions formulées pour le blé ne sont guère changées par rapport au mois de mars. Les prévisions de production reculent de 1 million à 645 millions de tonnes, tout de même 41 millions de plus qu'en 2007. Les récoltes en Europe, dans la CEI et en Chine se développent bien, mais certains points des Etats-Unis et du Canada ont besoin de plus de pluies. Le temps très chaud stresse les cultures au Proche-Orient et en Afrique du Nord. En Argentine et en Australie, les pluies dopent les perspectives. À mesure que les prix se détendent, la croissance de la consommation dans l'alimentation humaine dans les pays en développement devrait se redresser et l'utilisation dans l'alimentation animale va augmenter : le total est placé à 630 millions de tonnes, 19 millions de plus que l'an dernier. Les stocks devraient gagner 14 millions pour atteindre 128 millions de tonnes, avec une hausse notable aux Etats-Unis. Les échanges mondiaux devraient croître de 7 millions de tonnes à 110 millions à mesure que le blé devient plus compétitif que les céréales fourragères et tandis que certains pays importateurs reconstituent leurs stocks. Des problèmes de récolte pourraient se traduire par une hausse des importations au Pakistan et dans plusieurs pays du Proche-Orient. Quant aux transactions sur le marché du blé, elles restent, à l'heure actuelle, toujours limitées et les opérateurs portent un regard attentif sur les perspectives de la nouvelle campagne et notamment aux conditions de semis aux Etats-Unis et au Canada. Si les intentions de semis s'affichent dans les deux pays en hausse de l'ordre de +20 à +23%, les emblavements restent encore à réaliser et les conditions sèches actuelles limitent leur progression. En Europe, seules les conditions toujours sèches en Espagne apportent des éléments d'inquiétude. Avec au niveau mondial, un stock de report particulièrement faible cette année, le marché n'offre que peu de place aux incidents climatiques, notamment chez les trois principaux exportateurs mondiaux. Ainsi si les cours de l'ancienne récolte reculent peu à peu par manque de transactions, en nouvelle récolte ils conservent une certaine fermeté inscrits au-delà des 400 euros la tonne sur la plupart des marchés de référence. Cette tendance du marché ne peut que réjouir l'Algérie, un des gros consommateurs de blé dans le monde. Hamid Saïdani