Le centre de presse d'El Moudjahid a organisé, hier après-midi, un débat autour du code de la famille et ses applications sur le terrain. Pour animer les discussions, ont été conviés des juristes et des figures du mouvement associatif féminin. Tous les intervenants invités à cette table ronde semblaient d'accord pour dire que “la nouvelle mouture du code de la famille datant de février 2005 représente une grande avancée vers l'égalité des droits entre hommes et femmes”. Me Merouane Azzi ira jusqu'à dire que “l'amendement du code de la famille en février 2005 est un pas énorme qui a mis fin à de nombreuses contestations notamment au sujet de la polygamie ou encore de l'héritage” avant de mettre en relief le décalage qui existe entre le pouvoir législatif et le pouvoir exécutif et d'ajouter qu'aujourd'hui : “Ce n'est plus le temps des débats sur l'amendement du code de la famille qui a déjà été accompli, mais plutôt celui sur les résultats de l'application de ce code”. Me Karima Guemmache a, quant à elle, énuméré les avancées du code de la famille version 2005 en évoquant par exemple l'obligation de se munir d'un certificat de bonne santé pour le mariage, la reconnaissance des tests ADN pour déterminer la paternité ou encore la possibilité de rédiger un contrat de mariage dans lequel les deux parties doivent poser leurs conditions respectives. Cependant, l'avocate a dénoncé les contradictions qui existent entre les différentes lois traitant du droit au logement pour la femme divorcée, en citant les articles 52 du code de la famille et 467 du code civil. “Dans le cadre du divorce, les articles de loi avantagent beaucoup plus l'homme que la femme et ses enfants. Sous prétexte que la femme divorcée est interdite à son ex-mari par la chari'a, des femmes et des enfants se retrouvent sans domicile livrés aux dérives et aux dangers de la rue”, dira-t-elle avant de renchérir et de déclarer que “tant que le problème du logement des femmes divorcées ne sera pas réglé, les maux dont souffre la société algérienne ne se règleront jamais”. Les intervenants ont également posé le problème de la femme sans enfant dont les droits sont très limités, alors que cette dernière est un membre à part entière de la cellule familiale. Pour finir, notons que même si le recours au contrat de mariage ne fait pas partie de nos mœurs, il reste néanmoins un moyen efficace de faire valoir les droits de chacun en cas de rupture de l'acte de mariage. Amina Hadjiat