Le MAE français sera reçu aujourd'hui par le président Bouteflika pour reparler de l'Union pour la Méditerranée et du rôle de l'Algérie dans ce projet. “L'Algérie fait partie des partenaires majeurs sur lesquels nous comptons beaucoup. C'est ce que je vais redire à mes interlocuteurs, et c'est le sens du message que le président de la République m'a chargé de remettre à son homologue algérien”, a déclaré, hier, le ministre français des Affaires étrangères et européennes, M. Bernard Kouchner, à la veille de sa visite de travail aujourd'hui à Alger. Dans un entretien accordé à l'APS, le chef de la diplomatie française est revenu sur le projet de l'Union pour la Méditerranée en affirmant que “nous sommes très attachés à la réussite de ce projet, qui sera au cœur de la présidence française de l'Union européenne à partir du 1er juillet prochain”. Et d'ajouter : “Le président Sarkozy souhaite que l'ensemble des pays concernés par ce projet ambitieux, tant au sein de l'Union européenne que sur la rive sud de la Méditerranée, soient pleinement associés à sa conception : il s'agit là d'une condition sine qua non du succès de cette entreprise. L'Algérie a manifesté très tôt son intérêt pour le projet, et nous sommes aujourd'hui d'accord sur sa philosophie générale : privilégier une véritable approche partenariale et mettre l'accent sur des sujets concrets, afin de ne pas retomber dans les écueils du processus de Barcelone.” En évoquant sa mission de convaincre les responsables algériens d'adhérer au projet, Bernard Kouchner souligne que “c'est dans un esprit de renouveau que je me rends aujourd'hui à Alger pour parler des nombreux projets que nous avons encore à accomplir ensemble. Parmi eux, il y a notamment la question cruciale de l'Union pour la Méditerranée”. Il faut savoir que Michèle Alliot-Marie, ministre de l'Intérieur, s'est rendue la semaine écoulée à Alger afin de sonder les intentions du président Bouteflika de participer ou non au sommet qui aura lieu le 13 juillet à Paris. Une mission qui n'a pas apporté les résultats escomptés. Dans cet entretien, le ministre français des Affaires étrangères revient sur la coopération bilatérale en faisant un bilan positif de la situation. “Notre coopération bilatérale a connu ces dernières années une montée en puissance intéressante. De nombreux projets ont vu le jour et méritent aujourd'hui d'être poursuivis et encouragés. C'est à cette fin que nous avons signé, en décembre dernier, deux textes qui permettent de fixer un cadre ambitieux au développement de notre coopération. La convention de partenariat et le document cadre de partenariat tracent des perspectives pour les cinq prochaines années ; ils vont nous permettre d'inscrire les projets existants dans la durée, mais aussi de lancer de nouvelles pistes. Ce dispositif constitue le cœur de nos relations bilatérales : c'est à travers lui que pourra se développer l'amitié entre nos deux pays et entre nos deux peuples”, soutient Bernard Kouchner. Pour ce dernier, la France souhaite “adopter dans ce domaine essentiel une approche fondée sur la concertation et le dialogue : les projets sont définis ensemble et répondent aux besoins de l'Algérie d'aujourd'hui. Ainsi, nous travaillons beaucoup dans le domaine de l'éducation et de la formation, notamment à travers la mise en place d'un important programme de bourses ou la formation de plus de 2 000 doctorants de français. Nous poursuivons également les projets liés à la modernisation de l'administration algérienne, à laquelle nous sommes associés à travers la formation des cadres”. Et d'ajouter : “Les textes que je mentionnais ont aussi permis d'explorer de nouveaux domaines dans lesquels nous souhaitons progresser : ainsi de la coopération décentralisée, qui est devenue très dense et permet de tisser des réseaux de partenaires solides et durables, nous voulons également porter l'accent sur l'appui aux médias, et enfin la coopération en matière de sécurité intérieure et de sécurité civile, c'est-à-dire la Protection civile. Enfin, l'Algérie figure parmi les premiers pays avec lesquels nous avons lancé une coopération dans le domaine de l'énergie nucléaire civile.” S. T.