Le ministre français des affaires étrangères et européennes, M. Bernard Kouchner a animé hier un point de presse à l'issue de sa visite en Algérie. M. Kouchner a déclaré que l'Union pour la Méditerranée ne peut se concrétiser sans projet. Il démentira le fait de l'existence d'un organigramme pour l'UPM à travers lequel l'Egypte assurerait la présidence de l'Union pour les pays du Sud. Il indiquera également à propos de la question du Sahara occidental que l'UPM n'a pas pour prétention de régler les problèmes d'ordre politique. Pour sa part, le ministre des Affaires étrangères, M. Mourad Medelci a affirmé que l'UPM a beaucoup évolué et qu'elle mérite qu'on s'y intéresse de plus près. évoquant la politique européenne de voisinage, M. Medelci a affirmé que l'Algérie n'a pas encore tranché la question et qu'elle le fera savoir officiellement une fois la question tranchée. Il annoncera également la signature prochaine de deux accords avec la France dans les domaines de la défense et du nucléaire civil.Il faut noter que le président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika, a reçu, hier, le ministre français des Affaires étrangères Bernard Kouchner en fin de matinée à la résidence d'Etat de Djenane El Mithak à Alger, pour un entretien, suivi d'un déjeuner entre les deux hommes à la même résidence, en présence de personnalités algériennes et françaises. Cependant, le projet de l'Union de la Méditerranée était au cœur de la visite du ministre français. La France souhaite l'appui de l'Algérie pour ce projet, puisque cette dernière est restée réservée sur cette question contrairement à la Tunisie, le Maroc et l'Egypte qui ont manifesté leur accord à ce projet. Certes, les autorités algériennes ont exprimé leur intérêt pour l'initiative française mais ont déclaré, aussi, attendre d'en connaître le contenu exact pour se prononcer. Ce qui est interprété par l'Elysée comme un refus. La France tente de lever les éventuelles réticences que nourrit le président Bouteflika à l'égard du projet de Sarkozy. Il a voulu confirmer la présence du président Bouteflika au sommet de Paris du 13 juillet prévu pour lancer l'Union pour la Méditerranée. L'Algérie fait "partie des partenaires majeurs sur lesquels la France compte beaucoup", dans ce projet, c'est le sens du message de Sarkozy, selon M.Kouchner. En visite de travail éclair en Algérie, M.Kouchner a indiqué : "Je viens dans un milieu fraternel et l'Union pour la Méditerranée seront au centre des discussions avec les responsables algériens", dans une déclaration à la presse à son arrivée à l'aéroport international Houari Boumediène. Le chef de la diplomatie française a ajouté que cette visite sera l'occasion de "discuter les gens qui se disent la vérité et qui ont des intérêts communs". Le responsable Français a eu juste après son arrivée à Alger des entretiens avec le ministre des Affaires étrangères, Mourad Medelci. L'entretien s'est déroulé à la résidence El-Mithak sous forme de séance de travail, à laquelle ont pris part la délégation accompagnant M. Kouchner et des responsables du ministère algérien des Affaires étrangères. A l'issue de ces entretiens , M. Medelci s'est félicité au début de la réunion de la "consolidation des relations entre la France et l'Algérie, qui se manifeste à travers l'échange de visites entre responsables des deux pays et la concrétisation de projets de coopération bilatérale". A noter que les entretiens entre les deux parties ont porté sur le projet d'Union pour la Méditerranée, initié par le président français, Sarkozy. Dans un entretien qu'il a accordé à l'APS, M. Kouchner a souligné que l'Algérie est un partenaire majeur pour la France, un pays ami avec "lequel nous avons énormément de points à partager". Il a ajouté que la visite de Sarkozy en décembre dernier, avait été l'occasion de redonner aux échanges des deux pays un nouvel élan et une nouvelle dynamique. Ajoutant que parmi les projets à accomplir avec l'Algérie, il y a la question cruciale de l'Union pour la Méditerranée. Il insistera sur le fait que la France est très attachée à la réussite de ce projet, qui sera au cœur de la présidence française de l'Union européenne, à partir du 1er juillet prochain. A ce titre, il a rappelé que le président Sarkozy souhaite que l'ensemble des pays concernés par ce projet, tant au sein de l'Union européenne que sur la rive sud de la Méditerranée, soient pleinement associés à sa conception : il s'agit là d'une condition sine qua non du succès de cette entreprise. Dans ce contexte, il est revenu sur la position de l'Algérie qui a, selon lui, manifesté très tôt son intérêt à ce projet, ajoutant que son pays est d'accord sur sa philosophie générale : privilégier une véritable approche partenariale et mettre l'accent sur des sujets concrets, afin de ne pas retomber dans les écueils du processus de Barcelone.