Il s'agit pour ces deux institutions de fédérer leurs moyens pour une plus grande efficacité de la lutte contre la criminalité. Malgré les efforts des institutions en charge de la lutte contre les criminalités, les bilans des actions individuelles demeurent en deçà des attentes, tant ces actions sont disparates et souffrent de failles pour absence de coordination. Par souci de remédier à cela, et pour rendre plus efficace la lutte des différents services, le commandement de la Gendarmerie nationale a pensé à des actions communes avec la Sûreté nationale et les douanes. L'ouverture de la GN a commencé, il y a trois ans, par l'implication des éléments de la police et/ou des douanes dans des opérations combinées, ponctuelles dans un premier temps. Cette démarche de coordination de la lutte a abouti à la signature, hier, au commandement de la GN d'un procès-verbal portant coopération entre la gendarmerie et les douanes. Le PV a été signé par le commandant de la GN, le général Ahmed Bousteïla, et le DG des douanes, M. Bouderbala. Cet accord découle de la “volonté des deux responsables qui ont décidé d'établir des relations de travail entre leurs services pour pouvoir mener, avec plus d'efficacité, la lutte contre les phénomènes frauduleux qui ne cessent de s'accroître dans le pays et particulièrement aux frontières”, a-t-on indiqué. Les frontières sont particulièrement vulnérables de par leur étendue et la nature des trafics qui y sont exercés par les contrebandiers. Trafic de drogue, de carburants, trafic d'armes et d'explosifs, de véhicules, des activités illicites auxquelles se greffent d'autres phénomènes comme l'immigration clandestine. Malgré la présence d'une surveillance le long des tracés frontaliers, les actions séparées des deux institutions pour diminuer l'ampleur de cette criminalité ne peuvent en arriver à bout. Les deux institutions ont alors décidé de se concerter sur la manière et les moyens à mettre en œuvre pour dynamiser la lutte dont l'accord signé hier est un cadre de coopération ayant trait à tous les domaines, l'information, la formation et les actions combinées sur le terrain. Cette méthode a apporté ses fruits dans la mesure où les opérations conjointes, que ce soit à Alger, à Oran ou à Batna ont donné de bons résultats, à l'image de l'opération combinée GN-police de Batna où 24 personnes faisant l'objet d'un mandat d'arrêt ont été arrêtées. Les deux parties, GN et douanes, ont convenu de désigner des cellules pour le suivi de l'accord, faire la jonction entre les deux institutions et répondre aux demandes en matière d'informations et de renseignements relatifs aux activités illicites. Cela consiste en l'accès aux banques de données, la mise à la disposition des douanes d'informations et de renseignements en relation avec ses missions. Il a été, par ailleurs, décidé de répercuter aux niveaux régional et local la même configuration pour plus d'efficacité. Echange d'informations opérationnelles notamment sur les activités criminelles aux frontières, barrages et patrouilles mixtes le long du tracé frontalier et tenue de réunions au niveau local entre les représentants des deux corps sont entre autres mesures prises. Et compte tenu de son expérience dans plusieurs domaines, la GN se tient disponible pour apporter ses connaissances aux douanes. Des domaines tels que le montage de brigades canines, notamment le choix des bergers allemands et leur achat, la formation des maîtres dresseurs, maîtres chiens et le montage des unités des douanes au centre de formation cynotechnique de la GN, la formation des douaniers motocyclistes, formation de base des agents appelés à travailler dans les postes frontaliers est et ouest. Il est également question de réaliser le laboratoire d'analyses des douanes par la formation des douaniers à l'Institut national de criminalistique et de criminologie qui sera bientôt opérationnel. De son côté, la douane dispensera des formations sur sa législation pour les éléments de la gendarmerie, d'autant plus qu'ils sont appelés à opérer ensemble. Les responsables des deux institutions se sont entendus pour organiser des conférences, des visites d'information et des séminaires. Dans la perception de la GN, la lutte efficace contre la criminalité multiforme et transfrontalière nécessite non seulement cette coopération entre les services concernés, mais aussi la modernisation des corps et l'introduction des techniques et des sciences comme garantie, par la preuve, pour le citoyen en matière de respect de ses droits. La criminalité s'est diversifiée et a pris de nouvelles formes, souvent souterraines et insidieuses, représentant une réelle menace pour les Etats et leurs économies. D'où cette nécessité d'intensifier la lutte, d'en adapter les méthodes et les moyens. En plus des moyens techniques, la formation des cadres, la coopération entre toutes les institutions est devenue une nécessité rendue possible désormais par la démarche d'ouverture de la gendarmerie sur les autres services pour des actions communes, une coopération et sa modernisation. L'accord signé hier entre la GN et les douanes est un prélude à une surveillance plus efficace des frontières et une lutte adaptée contre la contrebande et les autres trafics. Les bilans d'après la mise en œuvre de l'accord apporteront la preuve. Djilali B.