La criminalité transfrontalière évolue au rythme des grandes mutations profondes et rapides que connaît la société internationale. Ses modes opératoires se sont diversifiés grâce, notamment, à l'état d'instabilité qui caractérise des régions entières de la planète mais aussi au développement prodigieux des nouvelles technologies de l'information et de la communication. La criminalité transfrontalière est, pour l'ensemble des sujets de droit international public (Etat et Organisations mondiales et régionales), un thème majeur de préoccupation tant son traitement efficace passe inexorablement par l'établissement d'une coopération tous azimuts entre les Etats, la professionnalisation et la montée en puissance des structures étatiques en charge de ces problèmes et enfin la coordination sans faille des efforts en matière d'anticipation et de lutte. Il s'agit du phénomène déstabilisateur aux conséquences néfastes sur l'économie nationale et la sécurité intérieure. Depuis trois années, et à côté des plans de modernisation et de durcissement de ses moyens propres d'intervention, la Gendarmerie nationale a engagé sur le terrain des actions combinées avec les services des douanes. Cette coopération qui, s'est soldée par la signature d'un procès-verbal, s'inscrit depuis le 11 mai 2008 dans un cadre réglementaire précis, dont l'objet consiste à développer davantage les possibilités d'échanges et à assurer une plus grande interopérabilité des procédures et des moyens de lutte contre la criminalité, particulièrement au niveau des zones frontalières. Cet accord signé entre le commandement de la Gendarmerie nationale et la Direction générale des douanes portant sur la lutte contre le crime organisé, met ces deux corps en phase de travailler concrètement ensemble à chaque fois que la nature de l'infraction l'exige. "Gendarmerie et douane font sur le terrain, notamment au niveau des frontières, des barrages et patrouilles mixtes. Nos deux institutions sont complémentaires dans plusieurs actions de lutte contre la contrebande (constatation et répression des infractions) tout comme elles convergent très souvent vers des mêmes objectifs. La reconstitution des pièces du puzzle dans le cadre d'une enquête sur le crime organisé, consistera donc à ce que douaniers et gendarmes apportent leurs éclairages de professionnels", met en exergue M. Mohamed Abdou Bouderbala directeur général des Douanes nationales. Le mot clef de cet accord repose sur l'échange d'informations. A ce titre, l'administration de la douane a ouvert à la Gendarmerie nationale les portes du Centre national de l'information et des statistiques. Pour sa part, le commandement de la Gendarmerie nationale a mis à la disposition de son partenaire dans la lutte contre le crime organisé les renseignements et les informations à chaque fois que ceux-ci concernent l'activité des douanes. Le développement remarquable qu'a connu le corps de la Gendarmerie nationale dans la lutte contre le banditisme et le crime organisé, ne passe pas inaperçu. Grâce aux efforts déployés par son commandement, la Gendarmerie nationale a atteint un niveau de professionnalisme qui n'a rien à envier à celui des gendarmes des pays développés. M. Bouderbala dira qu'un tel progrès conjugué à celui du développement que connaît le secteur de la douane à travers la modernisation de ses services, "donnera nécessairement une force nouvelle à la lutte contre le crime organisé". Dans le même objectif et pour institutionnaliser la coopération douane-gendarmerie, il a été procédé à la fixation des modalités de mise en place des postes de douane de surveillance, une entité prévue par le code des douanes. "Désormais régis par un arrêté interministériel, les postes de douane de surveillance constituent un moyen efficace de conjugaison des efforts des deux institutions en vue de sécuriser nos frontières et d'assurer une lutte implacable contre la contrebande sous toutes ses formes", explique le DG de la douane. C'est au niveau régional et local que se traduit très activement cette coopération entre les deux institutions. Il s'agit d'une coopération sur le terrain des agents opérationnels des deux services. Cette coopération est en train de se traduire de deux manières : - L'échange d'informations et de renseignements liés directement au travail quotidien d'investigation et d'action sur le terrain des services des douanes et de la Gendarmerie nationale selon la région ou à la localité considérée des interventions opérationnelles commune des services des deux institutions dans le cadre des patrouilles menées le long des frontières nationales ou, alors des barrages mixtes de contrôle des mouvements sur les routes. "Les responsables régionaux et locaux de la Gendarmerie nationale et de la douane ont pour mission, au moyen de réunions de coordination à organiser par leurs soins, d'apporter toutes les mesures nécessaires et adéquates pour assurer le bon fonctionnement des actions d'intervention communes et des échanges d'information. Ces organes devront apporter des solutions pratiques à tout obstacle ou handicap de niveau régional ou local, qui pourrait poser problème à la concrétisation des objectifs de cet accord de coopération", précise encore M. Bouderbala DG de la douane. Ahmed Saber