Si les tensions tendaient samedi à s'apaiser à Beyrouth, des affrontements entre forces progouvernementales, des hommes fidèles au dirigeant sunnite Saâd Hariri, et membres du Parti nationaliste social syrien, mouvement laïque prosyrien allié au Hezbollah, ont fait au moins 12 morts et 20 blessés dans le nord du pays, à Halba, dans l'Akkar. Calme précaire au Liban après le retrait des milices du Hezbollah des rues de Beyrouth. Le feu s'est allumé à Tripoli et menace de se propager. La Ligue arabe devait hier se pencher sur le dossier et l'Algérie a exhorté les parties libanaises à faire taire leurs armes pour éviter le retour à la guerre civile.Devant ce danger, le commandement de l'armée libanaise devait intervenir samedi pour rétablir l'ordre dans Beyrouth, tout en appelant les différentes parties à la retenue. L'appel a été entendu par le Hezbollah, et pour parvenir au retrait de ses milices de la capitale, il a fallu un compromis : la question du réseau controversé de communications du Hezbollah, à l'origine de la réapparition des combats dans la capitale et ses environs, sera réglée par le corps des transmissions de l'armée. Demi succès pour le gouvernement libanais. Le Hezbollah a par contre marqué un point quant au responsable de la sécurité de l'aéroport de Beyrouth, limogé par celui-ci pour cause de liens avec le parti chiite : il est rétabli dans ses fonctions. Ce limogeage et la décision prise par le gouvernement de déclarer illégal le réseau de communications du Hezbollah avaient déclenché les pires violences interconfessionnelles dans la capitale du pays du Cèdre depuis la fin de la guerre civile en 1990, faisant planer le risque d'un retour aux années des affrontements entre chrétiens et musulmans, druzes contre musulmans et chiites contre sunnites. Le Hezbollah a cependant fait savoir que sa campagne de désobéissance civile se poursuivrait jusqu'à ce que ses exigences soient entièrement remplies. Si les tensions tendaient samedi à s'apaiser à Beyrouth, des affrontements entre forces progouvernementales, des hommes fidèles au dirigeant sunnite Saâd Hariri, et membres du Parti nationaliste social syrien, mouvement laïque prosyrien allié au Hezbollah, ont fait au moins 12 morts et 20 blessés dans le nord du pays, à Halba, dans l'Akkar. Et des combats font rages à Tripoli. Ces nouvelles victimes ont porté à 37 le nombre de morts depuis mercredi. Le retour progressif au calme n'a donc pas empêché le sang de couler, au moins deux personnes ont été tuées et six autres blessées samedi dans une fusillade visant un cortège funèbre dans un quartier sunnite de Beyrouth-Ouest, Tarik Jdidé. Le Premier ministre libanais, qui sort très affaibli de cette épreuve, a applaudi à l'intervention de l'armée et il n'a pas été jusqu'à envisager un désarmement du Hezbollah par la force. Le Hezbollah ne sort pas également grandi car son offensive a fait ressortir les fantômes de la guerre civile et cette situation, les Libanais — toutes tendances confondues — n'en veulent pas. En outre, le parti de Nasrallah a encore élargi le camp de ses ennemis sur la scène arabe. Alors que la Ligue arabe tente d'éteindre le feu interconfessionnel, les chefs des factions libanaises devaient se rencontrer pour tenter de trouver une issue à la crise politique que traverse le Liban depuis le départ en novembre 2007 du président Emile Lahoud. Le puzzle libanais s'est corsé et la désignation de son successeur est rendue plus difficile. D. Bouatta