Comment réorganiser la sécurité publique et l'adapter aux nouvelles exigences sécuritaires ? Telle est la problématique posée par un séminaire national de trois jours organisé par la direction de la sécurité publique qui s'est ouvert, hier, à l'Ecole de police de Soummaâ. Cette rencontre destinée aux chefs de service de wilaya de la sécurité publique, a regroupé également des cadres du ministère du Tourisme, de la Jeunesse et des Sports, du Travail et des membres du mouvement associatif. “Cette rencontre va nous permettre de faire une évaluation de la situation par nos cadres qui sont sur le terrain, d'ouvrir un débat avec les autres secteurs, le mouvement associatif et notre partenaire la gendarmerie et de sortir avec des recommandations”, nous dit M. Naïli, le sous-directeur de la prévention et circulation routière. “La lutte contre le terrorisme a mobilisé l'ensemble des potentiels des services de sécurité laissant ainsi un vide dans l'accomplissement des missions traditionnelles de sécurité et de l'ordre public. Ce qui n'a pas manqué de favoriser l'émergence d'un phénomène d'anarchie quasi totale sur la voie publique”, note d'emblée un cadre de la Sûreté nationale. Parmi les atteintes récurrentes à l'ordre public, on fait part notamment des conflits tribaux au sujet d'exploitation de terrains agricoles, de rixes, étalage des marchandises sur la chaussée, tapages nocturnes et actes de violence dans les enceintes sportives. Les mouvements de protestation liés aux problèmes de chômage, salaire précaire, logement, transport, électricité et alimentation en gaz butane et en eau potable, ainsi que les problèmes sociopédagogiques en milieu universitaire prennent également de plus en plus d'ampleur et sont souvent accompagnés d'actes de vandalisme contre les biens publics et privés. “L'accumulation des problèmes socioéconomiques, qui sont une source constante de mécontentement et de tensions, se répercutent sur les conditions de maintien de l'ordre public et rendent difficile la préservation de la paix sociale par les pouvoirs publics”. Les statistiques de 2007 montrent que les régions les plus touchées par ces troubles sont : Alger avec 814 cas, Oran 379 cas, Tizi Ouzou 327, Béjaïa 281 et Boumerdès 224 cas. Quant aux incidents sportifs enregistrés durant la saison 2006-2007, ils se sont traduits par 259 troubles durant lesquels 590 personnes ont été blessées dont 251 agents de police, 60 joueurs et 32 arbitres, 130 véhicules, 43 appartenants à la DGSN, 5 à la Protection civile et 82 à des particuliers ont été saccagés durant des actes de violence qui ont conduit à l'interpellation de 710 personnes, parmi elles 164 mineurs. 230 personnes ont été présentées aux différents parquets et 133 placées sous mandat de dépôt. Les causes de ces violences, qui se propagent à l'extérieur des stades, relève-t-on, sont le manque de professionnalisme des arbitres, l'indiscipline des joueurs, la programmation d'importantes rencontres dans des stades à capacité d'accueil réduite, la vente excessive de billetterie par rapport au nombre de places disponibles, la programmation de matches importants sans informer au préalable les services de sécurité, le manque d'agents de sécurité formés au niveau des stades, la mauvaise prise en charge des stades par les gestionnaires (réfection de clôtures, ouverture d'issus de secours) et le manque d'engagement de certains dirigeants de club. Pour ce qui est de la lutte contre le commerce illicite, 10 741 dossiers ont été transmis à la justice durant l'année dernière qui a été marquée par l'interpellation de 12 788 personnes. Enfin s'agissant des atteintes aux règles de l'environnement et de l'urbanisme, 46 367 contraventions ont été établies durant l'année 2007, dont 26 126 liées à l'environnement et 20 241 à l'urbanisme. N. H.