Une délégation de la Ligue arabe est arrivée hier à Beyrouth pour tenter une médiation entre la majorité antisyrienne et l'opposition, une semaine après l'éruption de violence qui a fait redouter un nouvel embrasement du Liban. Cette délégation conduite par le Premier ministre et chef de la diplomatie du Qatar, Hamadas bin Jassem al-Thani, comprenant aussi le secrétaire général de la Ligue arabe Amr Moussa, a immédiatement entamé des entretiens avec les chefs de la majorité et de l'opposition. L'avion de la Qatar Airways s'est posé sur l'aéroport de Beyrouth fermé depuis le 8 mai au trafic commercial, en raison du blocage de la route menant à la capitale par des militants de l'opposition chiite. Une partie de la route avait été dégagée et les barrages de terre remplacés par des barricades, permettant le passage du convoi. La délégation comprenant des ministres des Affaires étrangères de huit pays arabes devait notamment rencontrer le président du Parlement Nabih Berri, un des chefs de l'opposition chiite, le Premier ministre Fouad Siniora, le commandant en chef de l'armée, le général Michel Sleimane. Cette mission arrive une semaine après la flambée de violence qui a fait 65 morts et 200 blessés à travers le Liban. Ces violences ont essentiellement opposé des militants chiites de l'opposition et des sunnites progouvernementaux et fait ressurgir la crainte d'une guerre civile. Malgré le calme revenu, l'opposition, menée par le Hezbollah chiite, soutenue par l'Iran et la Syrie, poursuit sa campagne de “désobéissance civile”. La majorité, soutenue par les Occidentaux et la majorité des pays arabes, assure qu'elle ne négociera pas sous la pression des armes. R. I./Agences