Trois médecins spécialistes en psychiatrie et un pharmacien ont été condamnés, lundi dernier, en appel par la cour d'Alger à dix ans de prison chacun, a-t-on appris auprès de l'un de leurs avocats, Me Khaled Bourayou. Les praticiens, poursuivis pour avoir prescrit et vendu du Rivotril, un psychotrope utilisé pour traiter certaines formes d'épilepsies graves, avaient été condamnés en première instance à la même peine par le tribunal de Bir-Mourad-Raïs, à Alger. Le Rivotril, qui possède des propriétés psychostimulantes, est revendu à prix d'or dans les milieux de la drogue, selon des spécialistes. Cette affaire avait été déclenchée par l'arrestation d'un groupe de personnes en possession de Rivotril. Les mis en cause avaient été ensuite déférés devant le tribunal de Bir-Mourad-Raïs avant d'être orientés vers le juge d'instruction. Les personnes arrêtées ont alors dénoncé les praticiens. Lors de l'audience de lundi, la défense a soutenu que des ordonnances délivrées par ces médecins spécialistes ont été “scannées” par des patients. La défense a même exhibé devant la cour une ordonnance portant la date du 8 mai 2008, alors que le médecin censé l'avoir délivrée était en détention à cette date. Me Bourayou, sans porter un jugement sur la décision de la cour, estime qu'un complément d'enquête “aurait été nécessaire à la manifestation de la vérité”, d'autant, explique-t-il, qu'“il s'agit de praticiens agissant dans le cadre de leurs fonctions”. “La gravité de l'affaire et la sévérité de la condamnation auraient dû être prises en considération pour faire bénéficier les prévenus d'un complément d'enquête, quitte à les maintenir en détention”, a ajouté Me Bourayou. R. B.