La visite de la ministre québécoise des Relations internationales et ministre responsable de la Francophonie, Monique Gagnon Tremblay, à Alger, a pour “objectif principal” l'organisation du 12e Sommet de la francophonie, qui se tiendra du 17 au 19 octobre 2008 au Québec. C'est ce qu'a déclaré, hier, la concernée, lors d'un point de presse qu'elle a animé à l'ambassade du Canada à Alger, à Ben Aknoun. La ministre a révélé avoir rencontré le président de la République dans la matinée et qu'elle lui a remis une invitation pour participer au prochain sommet. “J'ai abordé avec le président Bouteflika la question du prochain Sommet de la francophonie. Il souhaite y participer. Il appartient, cependant, à l'Algérie et à son président de prendre la décision d'adhérer (à l'Organisation internationale de la francophonie, ndlr). Mais, l'Algérie est membre par le cœur et par l'esprit”, a soutenu Mme Gagnon Tremblay, en faisant preuve de compréhension vis-à-vis de la défense de “l'identité algérienne” et de “la culture arabe”. La ministre québécoise n'a pas pour autant abandonné la partie. Au contraire, elle a insisté sur “l'enjeu” que représente aujourd'hui la francophonie. Même si “la francophonie n'est pas seulement une question de langue (française)”, la conférencière a noté qu'“un tiers des membres de l'ONU” fait partie de l'espace francophone, puis a précisé que “la solidarité est au cœur de la francophonie”, à travers un “soutien aux pays en transition en temps de crise”. “Nous voulons un sommet renouvelé, interactif, avec des tables rondes avec les chefs d'Etat”, a précisé Monique Gagnon Tremblay, faisant remarquer que les thèmes, qui seront discutés en octobre, porteront sur “la démocratie, les droits des personnes, la langue française, la gouvernance économique et l'environnement”. Le Québec est une des provinces du Canada. Il compte quelque 7,7 millions d'habitants, soit près du quart de la population canadienne. Hier, la ministre des Relations internationales a assuré que le Québec se distingue des autres provinces, puisqu'il est “reconnu comme une nation par le gouvernement fédéral” et bénéficie d'un certain nombre de droits et pouvoirs, à l'exemple des “droits civils” et des “pouvoirs en matière d'immigration”. Soucieux du maintien d'une “étroite collaboration” avec le gouvernement fédéral, le Québec développe également ses relations avec l'extérieur : il est présent dans 18 pays et 30 villes. “Le Québec est très présent en Algérie par ses institutions et par ses entreprises depuis fort longtemps”, a affirmé Mme Gagnon Tremblay. Dans ce cadre, cette dernière, en visite à Alger du 24 au 27 mai, a aussi laissé entendre que les relations algéro-québécoises sont importantes dans le domaine de l'enseignement supérieur. Outre l'existence d'une communauté algérienne de 50 000 personnes, installée surtout au Québec, la ministre a assuré que sa province reçoit 5 000 étudiants et offre 125 bourses aux étudiants algériens. Sans oublier les “relations importantes entre nos universités (québécoises, ndlr) et les universités algériennes”. Interrogée sur la teneur des entretiens qu'elle a eus jusqu'ici avec le premier magistrat du pays, le Chef du gouvernement et les ministres des Affaires étrangères et de la Culture, l'invitée de l'Algérie a évoqué des “sujets pouvant faire l'objet d'une coopération économique”, des “échanges sur le plan culturel”, des “discussions sur les technologies d'information” et des possibilités de collaboration en matière de “livres pour les jeunes”. Quant à sa rencontre avec le chef de l'Etat, celle-ci a concerné, selon elle, “beaucoup d'économie”, y compris son projet d'organiser une “mission économique à Alger, avec quelques entreprises ciblées”. H. Ameyar