La ministre québécoise chargée des Relations internationales et responsable de la francophonie quitte aujourd'hui Alger en ayant pour réponse à l'invitation adressée à l'Algérie pour prendre part au prochain sommet de la francophonie, un sentiment. « Il a bien sûr souhaité y participer, j'ai senti une volonté de la part du président algérien de vouloir participer au prochain sommet de la francophonie », dit-elle. Outre l'invitation officielle pour la participation à ce sommet, Monique Gagnon-Tremblay était aussi chargée de convier l'Algérie à adhérer à l'Organisation internationale de la francophonie. Interrogée sur le contenu de la réponse algérienne, la ministre canadienne se contentera de dire que « l'Algérie est déjà membre par le cœur et l'esprit ». Et d'ajouter : « La décision d'adhésion appartient à l'Etat et au gouvernement algériens, en tout cas nous le souhaitons. » L'Algérie, deuxième pays francophone au monde en termes de poids démographique, semble encore maintenir tout le suspense sur son intention de devenir ou pas membre de l'OIF. Monique Gagnon-Tremblay repart ainsi sans avoir de réponses claires. « Nous comprenons qu'on puisse vouloir conserver son identité, l'arabe en l'occurrence », précise la ministre en soulignant toutefois que l'OIF n'est pas seulement un ensemble de pays qui ont une langue en partage, mais c'est aussi un ensemble politique et économique important. « Si l'Algérie devait adhérer, ce sera agréable qu'elle le fasse au Québec », indique Mme Gagnon-Tremblay qui semble ne pas vouloir fermer la porte de l'espoir de voir un jour l'Algérie comme membre à part entière de l'OIF. Dans un point de presse tenu au siège de l'ambassade du Canada hier, la responsable québécoise a défendu l'ensemble des pays de la francophonie en précisant qu'il s'agit tout de même du tiers des membres de l'ONU. « Nous partageons une langue, mais aussi des valeurs qui nous sont chères. La francophonie est basée sur la solidarité et la coopération entre les pays membres et pourrait contribuer à l'apaisement des crises », note-t-elle en ajoutant que l'ordre du jour du sommet de la francophonie portera sur la démocratie, l'Etat de droit, l'environnement et la gouvernance économique. Outre le sommet de la francophonie du 17 octobre prochain devant coïncider avec le 400e anniversaire de la province du Québec, les discussions entre la ministre québécoise et les hauts responsables algériens ont concerné la coopération bilatérale entre l'Algérie et le Québec. « Le Québec continuera à renforcer ses liens d'amitié avec l'Algérie et à consolider la belle coopération existant entre les entreprises québécoises et algériennes », souligne Mme Gagnon-Tremblay qui a visité, durant son séjour de quatre jours à Alger, la centrale électrique thermique au gaz de Hadjeret Ennous, partenaire de SNC Lavalin, et l'Institut algérien des hautes études financières, partenaire de l'université de Sherbrooke. « L'Algérie se développe pour le mieux et le Canada continuera de travailler avec ce pays », estime la ministre en rappelant que les liens d'amitié entre les deux pays ont été renforcés par la communauté algérienne établie au Québec, qui totalise un nombre de 50 000 personnes. La ministre a formulé le vœu de rendre possible une mission économique québécoise pour prospecter les domaines d'intervention en Algérie en vue de développer davantage la coopération et les échanges bilatéraux. La ministre doit continuer son périple africain après l'Algérie, en se rendant en Tunisie, au Maroc, au Burkina Faso et au Sénégal.