À l'initiative du président de l'APW, la première élection de l'instance élue de wilaya a été célébrée en grande pompe, avant-hier, à Mostaganem. Une grande foule d'élus, anciens et en exercice, des wilayas de Mostaganem, Relizane et Mascara, ont assisté à la commémoration, au programme de laquelle figuraient une exposition de photos, d'articles de presse et de portraits des présidents qui se sont succédé à la tête de l'institution, ainsi que des festivités culturelles et sportives. Dimanche 25 mai 1969-dimanche 25 mai 2008, 39 ans se sont écoulés depuis que la première Assemblée populaire de wilaya eut été élue. 39 ans durant lesquels 10 présidents élus et délégués désignés se sont relayés pour assumer 9 mandatures successives. À tout seigneur, tout honneur, c'est à feu Abed Francis de Relizane qu'a incombé la présidence de la première assemblée élue. Au sein d'une plénière composée de 43 membres, il avait raflé 23 voix. À l'époque, Mostaganem était l'un des 15 départements qui formaient l'Algérie. Outre son territoire, elle englobait l'actuelle wilaya de Relizane et une partie de celle de Mascara. Composée de 6 daïras, elle avait des frontières avec Tiaret et Saïda au sud, Oran à l'ouest et El-Asnam à l'est. Au lendemain de l'installation de cette première instance de wilaya élue, le département est désormais aboli du jargon administratif officiel et, dans le même ordre d'idées, le préfet devint wali. Alors que le pays était pleinement engagé dans sa triple révolution (agraire, industrielle et culturelle), et que le premier découpage administratif de l'Algérie indépendante eut “accordé” à Mascara son indépendance, c'est feu Ali Hachelef qui lui succédera au lendemain des élections de 1975. 14 décembre 1979, soit 7 jours après les élections des APC, le corps électoral est reconvoqué pour le scrutin de la 3e APW. 112 bureaux de vote seront ouverts à travers les actuelles wilayas de Mostaganem et de Relizane. On y dénombrait 358 270 inscrits dont 232 864 iront voter, élevant ainsi le taux de participation à 64,99%, l'Assemblée de wilaya sera présidée par Houane Abdelkhalek. 13 décembre 1984 : Relizane venait d'accéder au rang de wilaya, et c'est pour la première fois que les élections locales sont jumelées. Le corps électoral est “réduit” à 212 544 inscrits, mais à hauteur de 70,9%, la participation est légèrement “relevée”. 150 827 votants sont passés par les 717 bureaux de vote ouverts. Au niveau national, on avait enregistré 80,32%. Ce fut Sakhi Ahmed qui occupera le siège de la présidence de l'auguste institution, au titre de cette dernière mandature sous le paravent du parti unique. En parallèle, la commune de Mostaganem eut pas moins de 4 P/APC en cette seconde moitié de la décennie 1980. Et c'est à cette époque que remonte la destruction volontariste du Derb, et une bonne partie de l'histoire de la ville avec. À l'instar de 31 autres wilayas, celle de Mostaganem sera envahie par la déferlante islamiste et verra l'élection du candidat FIS, Moussa Cherif, un salarié d'une ancienne entreprise nationale, à la tête de l'institution de wilaya. Ce fut la première assemblée à composante politique pluraliste : 24 sièges FIS, 13 FLN, 1 PRA et 1 PNSD. Tout comme 17 autres APW, cette première instance élue sous le couvert du multipartisme est proclamée dissoute en vertu du décret exécutif du 11 avril 1992. Au cours de ce bref mandat, on assistera à une gestion empreinte d'un nouveau genre de populisme. Entre avril 1994 et octobre 1997, au moment où l'Algérie, meurtrie et déchirée par le terrorisme, traversait l'étape la plus dramatique de son histoire contemporaine, ils furent 2 commis de l'Etat à être mandatés par l'administration pour diriger l'instance de substitution à l'institution élue vacante. Au lieu d'une assemblée populaire élue, c'est une délégation exécutive de wilaya, forte de 7 membres désignés, qui “assistera” l'administration. Tebboune Abdelkrim, directeur de l'éducation à l'époque, en sera le premier responsable, avant sa mutation dans une autre wilaya. Ouadenni Bouasria, un autre commis de l'Etat, le remplacera jusqu'à la reprise du processus électoral en 1997. 23 octobre 197, l'échéance électorale est marquée par 2 évènements majeurs à Mostaganem : l'avènement du phénomène RND qui sera majoritaire et qui accapara la présidence de l'APW, et la disparition pendant une mandature de 4 longues années du FLN que l'opportunisme et les luttes intestines empêchèrent de déposer à temps sa liste de candidature. D'obédience RND, c'est l'ingénieur agronome Azil Habib qui mènera la galère jusqu'aux élections du 10 mai 2002. Des élections qui verront le retour en force de l'ancien parti unique, dont le représentant Lazreg Mohamed sera proclamé président de l'assemblée de wilaya. Bien avant que sa mandature expire, cet ambitieux opérateur dans le secteur du transport des voyageurs n'a pas tardé à manifester son désir de siéger à la seconde Chambre nationale. Il briguera le poste de sénateur, et il réussira à ramasser suffisamment de voix face à ses rivaux. Promu comme tant souhaité, il cédera le siège de la présidence de l'auguste assemblée à son dauphin, Belghali Soltani, qui eut le soin d'achever le mandat de son prédécesseur, et d'entamer une autre mandature quadriennale, à la faveur de sa réélection parmi ses paires, à l'issue du scrutin de novembre dernier. Au terme de 39 ans d'expérience en matière de représentativité par ses proches concitoyens, plus que jamais, le citoyen mostaganémois ne dissimule plus son scepticisme quant à l'apport des élus de cette instance populaire intermédiaire. M. O. T.