Incapable de ramener un succès d'une inhospitalière terre chelifienne, le Mouloudia d'Oran a goûté hier après-midi, sur l'aire de jeu de Mohamed Boumezrag, aux affres de la toute et historique première relégation de son histoire, après n'avoir pas pu faire mieux qu'un nul, un but partout. Pourtant, après avoir ouvert le score à la faveur d'une tête rageuse de Sebbah Zine El-Abidine sur un corner de Bettouf à la 65' de jeu, tout semblait aller pour le mieux pour les Oranais. Mais une frappe lourde de Piaga, mal maîtrisée par Djabaret qui relâcha le cuir dans les pieds de Karim Ali Hadji, lequel ne se fera pas prier pour signer l'égalisation chélifienne à la 86', réduira à néant les espoirs et transforma en cauchemar le rêve de toute une ville. À cet instant, le ciel tomba sur la tête des Oranais, au grand bonheur d'un stade qui explosera de plaisir après avoir pourtant bombardé le terrain de projectiles après que le MCO eut ouvert le score. Les scènes de liesse du public chélifien, après le but de Ali Hadji, contrastaient d'ailleurs très mal avec la mini-émeute et la pluie de projectiles et de pierres qui s'est abattue sur le terrain et sur le banc de touche mouloudéen suite à l'ouverture du score des Oranais. Il aura d'ailleurs fallu l'intervention du président Medouar, qui recevra plusieurs pierres en pleine face, pour faire revenir le calme, symbolisé par ces ramasseurs de balles transformés, en la circonstance, en… ramasseurs de pierres. Au coup de sifflet final, surprise de M. Benbaka qui n'a comptabilisé aucune des dix minutes d'arrêt de jeu, des scènes incompréhensibles ont caractérisé la fin de match, notamment l'agression de Cherif El-Ouazzani par un Zaoui déchaîné. Dans les vestiaires du MCO, les larmes se mêlaient aux sanglots. Le MCO rétrograde pour la toute première fois en seconde division par la faute d'une gestion mille fois montrée du doigt sans pour autant que quelque chose ne s'améliore. À plus de 250 kilomètres de là, à Oran plus exactement, des scènes d'émeutes et le traditionnel jeu de casseurs sont signalés à divers points de la ville, notamment à El-Hamri, Petit-Lac, Derb et Delmonte. Des commerces attaqués, des voitures brûlées, des autobus endomagés, des édifices publics pris pour cible, le climat était très tendu. Des scènes semblables à celles vécues par Boussâada l'année dernière sont plus que jamais à craindre. A. Karim/F. Boumediène