Une première à Oran ! Le Mouloudia, équipe phare de la ville et porte-flambeau de toutes ses ambitions, vient d'être relégué en 2e division ! Jamais de mémoire d'Oranais, la formation sportive n'a chuté si bas pour amorcer sa descente aux enfers ! Dès l'annonce de cette relégation, des centaines d'Oranais ont bruyamment manifesté leur déception et leur colère. Au centre-ville et dans les quartiers de la proche banlieue, où l'on vibre généralement de père en fils pour le MCO, des attroupements spontanés ont eu lieu dès 16h30. Enormément de jeunes dans la foule. Les uns tempestent contre la malchance, les autres contre la forme de certains joueurs. Dans l'avenue centrale de la cité, à Ben-M'hidi la circulation automobile s'est interrompue dès 17h, pour s'arrêter pratiquement un quart d'heure plus tard. Appréhendant les réactions incontrôlées des jeunes, des taxieurs ont décidé carrément de faire l'impasse sur ce boulevard d'ordinaire très fréquenté. Même les bus ont ralenti leurs dessertes. Presque tous les magasins du centre-ville ont baissé leur rideau de peur de faire les frais d'un ras-le-bol difficilement contenu chez les supporters. Jusqu'à 19h, heure à laquelle nous écrivions ces lignes, aucun affrontement avec le service d'ordre n'a été signalé — exception faite de quelques jets de pierre — et aucun dégât n'est à déplorer. Tout le monde ici craint que l'arrivée de joueurs de Chlef ne déclenche des vagues de violence. Une chose est sûre pour l'instant : il y a à Oran comme un air d'insurrection qui ne présage rien de bon, et qui risque à tout moment de déraper. Des quartiers comme St-Eugène ou El-Hamri sont fermés. Le centre-ville est quadrillé. Enfin, on nous signale quelques dégâts matériels au Plateau, l'incendie d'un véhicule et la tentative d'incendie de plusieurs autres voitures. C'est un peu la confusion de part et d'autre, et il est très difficile de faire en l'état actuel des choses un premier point. Mustapha Mohammedi