“Les négociations avancent lentement mais sûrement”, indiquent les quatre négociateurs autrichiens dépêchés par Vienne depuis la mi-mars à Bamako. Les deux touristes autrichiens, Wolfgang Ebner, 51 ans, et sa compagne Andréa Kloiber, 44 ans, ont passé depuis leur enlèvement le 22 février dernier dans le sud de la Tunisie, 100 jours entre les mains d'Al-Qaïda, dans le Sahara, probablement au Mali, par un groupe se réclamant de la branche d'Al-Qaïda au Maghreb islamique (Baqmi). Les diplomates autrichiens affichent toujours un optimisme mesuré et demeurent, quant à leur libération prochaine, confiants en un dénouement heureux de ce douloureux épisode. En effet, ces diplomates révèlent avoir reçu il y a quelque temps des preuves de vie des ces deux otages. “Les négociations avancent lentement mais sûrement”, indiquent les quatre négociateurs autrichiens dépêchés par Vienne depuis la mi-mars à Bamako. Le responsable de ladite délégation, Anton Prohaska, a indiqué tout récemment que “les progrès sont ralentis par les précautions entourant les contacts avec les ravisseurs qui, par peur d'être localisés, n'utilisent ni téléphone mobile ni téléphone satellite”. Un porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Peter Launsky-Tieffentahl, a également affirmé que “tous les messages sont délivrés personnellement”. Selon les Autrichiens, il faut parfois dix jours pour qu'une missive parvienne à son destinataire dans la zone frontalière et désertique entre l'Algérie et le Mali où les deux touristes sont actuellement séquestrés par les terroristes affiliés à la nébuleuse de Ben Laden. Les Autrichiens mettent également en relief les actions de rebelles touareg ainsi que de contrebandiers, deux facteurs majeurs et à risque qui influent sur le processus de négociations déjà assez rigides et serrées. De l'autre côté des familles des deux otages, c'est l'usure au quotidien. Elles sont tout simplement éprouvées. “Ces familles espèrent que la prise d'otages va bientôt finir. Mais cela peut encore durer longtemps. En 2003 les touristes allemands et suisses avaient été retenus pendant 177 jours”, a tenu à rappeler un porte-parole des familles, Michael Vogl. Il faut rappeler que le Baqmi avait revendiqué, le 10 mars dernier, l'enlèvement de ces deux touristes isolés et originaires de la région de Salzburg. À cette date déjà, leur libération était tributaire d'un versement d'une rançon de 5 millions d'euros. Une information non confirmée de part et d'autre, d'autant que les négociations, pour un dénouement heureux, avait bel et bien été engagées. À Vienne où une cellule de crise est installée, on estime que le fait que “les ravisseurs n'ont plus formulé publiquement de revendication est un point positif”. FARID BELGACEM